Entretien avec Sylvie Bermann : autrefois étudiante en Chine, aujourd'hui ambassadeur
French.china.org.cn | Mis à jour le 20-05-2014
Madame Sylvie Bermann, ambassadeur de France en Chine, est considérée comme la première femme ambassadeur française d'un grand pays. Depuis qu'elle a été nommée à ce poste en 2011, elle œuvre pour une coopération plus étroite entre la Chine et la France, en prenant appui sur son expérience professionnelle.
Dans cet extrait d'interview, elle revient sur ses expériences en Chine, d'abord en tant qu'étudiante sur un campus chinois, puis au poste d'ambassadeur.
Q : Vous avez étudié à l'Université des langues et des cultures de Beijing (BLCU) dans les années 1970. Que retenez-vous de cette expérience aujourd'hui ?
R : Comme vous le savez, l'année 1976 marque la fin de la Révolution culturelle (1966-1976) et annonce le début de la politique d'ouverture de la Chine. Il est très intéressant pour moi d'avoir pu découvrir la Chine à cette époque. Je me sens privilégiée d'avoir une si longue expérience avec la Chine, car ces événements datent d'il y a près de 40 ans.
Par exemple, lorsque je suis arrivée en Chine en 1976, il y avait déjà des taxis, mais ils étaient si peu nombreux que vous deviez les réserver à l'avance. Je me déplaçais habituellement à vélo plutôt que de prendre le taxi.
Je m'en souviens parce que l'université dans laquelle j'étudiais, BLCU, était à plus d'une heure du centre de Beijing. Durant l'hiver, il y avait beaucoup de vent et il faisait un peu froid pour se déplacer à vélo, mais je le faisais quand même, tout comme d'autres Chinois de l'époque.
Je me souviens également que lorsque je suis arrivée, les conditions de logement sur le campus étaient très dures et il n'y avait pratiquement rien. Nous devions partager une chambre avec d'autres étudiants. J'avais aussi une vieille bouillotte en verre qui menaçait de se briser à tout instant, et nous n'avions que deux heures d'eau chaude par jour. Oui, la vie était dure, mais en même temps simple et très intéressante.
A cette époque, nous n'étions pas autorisés à entrer en contact avec les étudiants chinois. Cela semble marrant aujourd'hui lorsque j'explique aux jeunes que nous étions en Chine mais n'étions pas supposés parler aux Chinois.
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