Dans le cadre du 50e anniversaire des relations diplomatiques sino-françaises, le tournage d'un film documentaire intitulé Les Histoires du jardin Bussière a été lancé hier à Beijing. Celui-ci raconte l'histoire légendaire de Jean Augustin Bussière, médecin français envoyé dans la légation en Chine au début du 20e siècle. Pour fêter cet évenement, de très nombreux invités se sont réunis hier matin sur la terrasse de l'ancienne maison du docteur Bussière, à l'endroit même où se donnaient souvent rendez-vous les diplomates étrangers il y a 80 ans.

Pendant les 41 années qu'il a passé en Chine, le docteur Bussière a largement contribué aux échanges culturels sino-français et était jadis témoin des liens d'amitié entre les deux peuples. Selon Zhang Wenda, historien pékinois du début du 20e siècle, le docteur Bussière a également participé à la lutte contre l'invasion japonaise en Chine pendant la Seconde Guerre mondiale. Il a en effet transporté du matériel médical et des équipements de communication pour l'armée chinoise. Il jouit encore d'une excellente réputation au sein de la population chinoise pour avoir soigné les paysans dans le village où il habitait, sans jamais les faire payer. Les habitants locaux ont même fait ériger un pont à son nom pour lui exprimer leur gratitude. Il a d'ailleurs participé à la fondation de l'Institut sino-français pour envoyer des étudiants chinois en France. Comme il l'écrivait un jour à son frère, il avait refait sa vie en Chine.

Après le décès de sa femme, Jean Augustin Bussière s'est remarié avec une jeune chinoise à l'âge de 82 ans. Il fut contraint de quitter la Chine dans les années 50 et, un an après son retour en France, il vu la naissance de son fils, Jean-Louis Bussière.

Celui-ci a choisi de faire des études de médecine à l'Ecole du service de santé des armées comme son père et est aujourd'hui cardiologue. Jean-Louis Bussière est actuellement à Beijing avec sa femme pour honorer le lancement du tournage. Pour sa première visite à Beijing, il s'est rendu dans l'ancienne maison de son père.

« Mon père avait choisi, comme beaucoup de Français coloniaux à l'époque, de vivre ailleurs qu'en France, au point qu'il pensait finir sa vie en Chine avec ses amis, André d'Hormon en particulier », confiait-il hier. « Mon père a eu une vie assez extraordinaire. Il a consacré 40 années ici. Pour moi, c'est très emouvant d'être ici, de revoir le site qu'il aimait, où il a agrandi des maisons et soigné les gens. Je suis venu en Chine avec mon épouse pour la première fois en 1983. En 2008, ma seconde fille a fait des études à l'Universtié de Tongji à Shanghai. La famille reste attachée à la Chine », précise Jean-Louis Bussière.

Le tournage devrait se terminer vers la fin de l'année et le documentaire sera diffusé en même temps sur la chaine chinoise CCTV et la chaine française Arte.