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Stephanie Thiedig : la Chine laisse place à l'épanouissement personnel

French.china.org.cn | Mis à jour le 03. 09. 2013 | Mots clés : Verena Menzel; rêve chinois; Allemagne

Il y a cinq ans, Stephanie Thiedig, originaire de l'Allemagne du Nord, a créé depuis Beijing le site Internet multilingue Kulturgut, qui présente la culture et les arts chinois contemporains et met en contact les artistes. Elle témoigne : « J'ai pu travailler plus librement en Chine qu'en Allemagne ».

C'est en juin dernier que j'ai rencontré Stephanie, dans son logement situé au cœur du 2e périphérique de Beijing, qui fait également office de « salle de contrôle » de la plateforme créative Kulturgut. Alors qu'en Chine, le rêve chinois est sur toutes les lèvres, cette jeune Allemande de 33 ans a permis à d'autres d'avancer vers la réalisation de leurs plus profondes aspirations. « Il me semble que ce que je fais est intéressant. J'y prends du plaisir et à travers mes activités, je trouve un sens à mon existence », a-t-elle déclaré.

Depuis cinq ans, Stephanie, en plus de son emploi à l'institut Goethe de Beijing, œuvre en freelance à la transmission culturelle. « Beijing est aussi la capitale de la Chine au sens culturel. Son patrimoine si riche et si varié est source d'inspiration » affirme-t-elle.

Stephanie a étudié la sinologie et la germanologie à l'université de Hambourg, avec un attrait particulier pour la littérature chinoise des Ming et des Qing (1368-1911). D'ailleurs, elle avait rédigé son mémoire de recherche sur Le Rêve dans le pavillon rouge. Elle se souvient : « À l'origine, après l'obtention de mon master, je souhaitais étudier la littérature contemporaine chinoise, en immersion dans le pays. Mais je me suis rapidement rendu compte que je lisais trop lentement pour cela. » Elle s'est alors consacrée aux arts plastiques, à la photographie et au cinéma, activités qui lui ont permis d'élargir sa compréhension de la culture chinoise.

Depuis 2009, sur Kulturgut, la plateforme qui affiche comme slogan « Translating Culture », Stephanie fait part de ses opinions, compose des articles, et propose rapports, séminaires ou encore formations. Elle offre au peuple allemand un éclairage nouveau sur la culture chinoise. Et en contribuant ainsi à la compréhension culturelle et artistique entre la Chine et l'Allemagne, elle renforce leur partenariat bilatéral. Son initiative a donc été un franc succès. En 2009, elle a rédigé, en collaboration avec Katharina Schneider-Roos l'ouvrage Chinas Kulturszene ab 2000 (Scènes culturelles depuis 2000), qui traite, entre autres, de la peinture moderne, du cinéma, de la photographie, de la littérature, du théâtre, de la danse, de la musique et de l'architecture moderne en Chine. Récemment, Stephanie a organisé un voyage culturel de dix jours, au cours duquel des experts allemands ont pu explorer des galeries d'art et des ateliers d'artistes à Beijing, Shanghai et Hangzhou, et discuter avec ces maîtres chinois, ce qui leur a donné l'occasion d'observer le stade de développement artistique qu'ont atteint ces villes.

« En Allemagne, les gens en savent très peu sur l'art moderne chinois. Hormis quelques rares exceptions, les journalistes étrangers envoyés à Beijing ne s'attachent qu'aux questions d'ordres politique et économique, qui forment le contenu de la majorité des articles et reportages allemands sur la Chine. » Par l'intermédiaire de son blog, elle s'est fait nombre de nouveaux contacts. « Via mon blog, je peux leur communiquer gratuitement des nouveautés, qui ont été scrupuleusement sélectionnées par mes soins, ce qui à mon avis, est très important », explique-t-elle. De cette façon, elle a ouvert avec succès, sur sa deuxième terre, une fenêtre personnalisée sur la Chine, conforme aux attentes actuelles.

Stephanie espère, à travers ses projets artistiques, promouvoir sans cesse le dialogue culturel entre la Chine et l'Allemagne. Elle se rend régulièrement à l'institut Goethe, à l'ambassade d'Allemagne et à l'Agence allemande de coopération internationale (GIZ) pour y exposer ses idées. Ces derniers temps, elle envisage de composer un recueil de peintures commentées, qui aurait pour thème « œuvres d'art vulgaires dénuées de créativité ». Elle voudrait accompagner la sortie de ce livre d'une exposition photographique mobile, de vidéos et d'autres supports du genre.

« Ces dernières réussites m'encouragent à me servir de ma propre expérience pour mettre en lumière le charme de la Chine, et non ses mauvais côtés, comme on le fait en Allemagne. Bien sûr, ce pays n'est pas exempt de problèmes et de contradictions, mais cette idée qu'il convient, de fait, d'en avoir une image hostile n'est que le reflet d'un manque de confiance en soi de la part d'autrui », a-t-elle conclu à la fin de notre entrevue.

Source: La Chine au Présent

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