Li Shouwei : je rêve d'une nouvelle mosquée

Par : Yann |  Mots clés : rêve chinois; mosquée; imam; Houheyuan; Beijing
French.china.org.cn | Mis à jour le 03-09-2013

Chaque jour, après la prière de l'aube, l'imam Li Shouwei, 45 ans, marche de la mosquée de Niujie (mosquée de la rue de la Vache) jusqu'à la rue Houheyixiang, pour inspecter l'avancée des travaux. Dans cette artère animée, personne ne prête attention à ce qui se dissimule sous les échafaudages. Personne, excepté Li Shouwei, pour qui ce trésor camouflé représente l'accomplissement d'un rêve qui dure depuis déjà quinze ans. Il s'agit de la mosquée Houheyan, actuellement en cours de reconstruction à Beijing.

La capitale chinoise compte plus de plus de 70 mosquées, dont celle de Houheyan, qui se trouve dans l'arrondissement Xicheng, à moins de 2 km au nord de la grande mosquée de Niujie. Se fondant parmi les habitations, hormis les musulmans du quartier, peu de gens connaissent son existence.

C'est en 1998 que Li Shouwei, alors imam à la mosquée de Niujie, a demandé de son plein gré de quitter cette grande mosquée pour aller prêcher dans la petite mosquée encore peu connue qu'est Houheyan.

« La mosquée Houheyan se trouvant en contrebas de la ville, chaque été, la cour était régulièrement inondée, à la fois d'eau et des ordures que les fortes pluies entraînaient avec elles. En outre, la salle des prières était aussi sérieusement délabrée, au point d'en affecter les activités religieuses des fidèles du quartier », se rappelle Li Shouwei.

En raison d'un manque de financement, il semblait impossible de remettre entièrement à neuf cette mosquée. Li Shouwei et Tie Guanghui, directeur du comité de gestion de la mosquée, ne pouvaient qu'effectuer en permanence des réparations ça et là, en comptant sur les dons très limités qu'ils recevaient. « Nous n'espérions pas une mosquée de luxe. Nous voulions simplement un lieu de culte net et propre, digne de ce nom. Peu de musulmans habitent ce quartier, et ceux-ci n'ont pas les moyens de donner de grosses sommes d'argent pour la restauration. Ainsi, la reconstruction de la mosquée apparaissait tel un beau rêve inaccessible. Par ailleurs, il s'avère encore plus difficile d'édifier une mosquée en ville que de le faire en campagne, car les procédures administratives sont outrageusement compliquées, que ce soit pour en obtenir l'approbation ou pour solliciter des soutiens financiers. Néanmoins, nous avons poursuivi nos efforts en espérant qu'un jour, notre rêve devienne réalité », raconte Li Shouwei.

Enfin, en 2007, le gouvernement a débloqué 1,2 million de yuans pour la réfection de la mosquée Houheyuan. Après discussion, Li Shouwei et les membres du comité de gestion de la mosquée ont décidé de procéder à la reconstruction de manière progressive. Ainsi, cette somme d'argent a servi à rénover la salle pour les bains rituels, constituant la première étape des travaux. « 1,2 million, ce n'était pas un montant modique, mais cela ne couvrait pas la remise en état complète de la salle des prières. C'est pourquoi nous avons décidé d'affecter cette somme à la réhabilitation de la salle des ablutions, car dans une mosquée, il s'agit d'une annexe importante où les musulmans se purifient avant la prière. Dès lors que les travaux de celle-ci ont été achevés, elle a offert un meilleur confort aux pratiquants musulmans et a même servi de modèle à d'autres mosquées de Beijing. Mon rêve de voir cette mosquée Houheyan reconstruite s'était à moitié accompli », explique Li Shouwei.

En 2012, grâce aux efforts conjoints des parties concernées, le gouvernement de l'arrondissement Xicheng a alloué environ 8 millions de yuans pour la seconde phase des travaux. En août 2012, la reconstruction de la salle des prières et d'autres pièces auxiliaires a été amorcée. « Cette deuxième étape, tout comme la première, s'est fait aux frais de l'État. La totalité des travaux aura coûté presque 10 millions de yuans. Le jour où les vieux murs ont été abattus, nous étions tellement émus que beaucoup d'entre nous n'avaient pu retenir leurs larmes. Même les non croyants résidant près de la mosquée étaient venus nous faire part de leurs félicitations », ajoute Li Shouwei.

« Depuis quinze ans que je suis imam à la mosquée Houheyan, j'ai éprouvé toutes sortes de difficultés et de joies, entouré de mes frères musulmans et de l'ancien directeur du comité de gestion de la mosquée. Merci à Allah de nous avoir couverts de sa grâce. Qu'il récompense ceux qui ont contribué à la reconstruction de ce lieu saint ! Nous espérons vraiment que la mosquée jouera un plus grand rôle une fois les travaux terminés », conclut Li Shouwei.

 

Ecrit par PENG CHUYUN, membre de la rédaction

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