Qin Yuefei : aider plus de gens à réaliser leur rêve chinois

Par : Yann |  Mots clés : Qin Yuefei; rêve chinois, Université de Yale; Chine
French.china.org.cn | Mis à jour le 02-09-2013

Au Fortune Global Forum 2013, il y avait un invité particulier : Qin Yuefei, jeune diplômé de l'université qui tient un poste officiel dans un village du Hunan.

En 2005, au sortir du lycée, Qin Yuefei avait été admis à l'Université de Yale où il avait pu bénéficier d'une bourse d'études complète. Après y avoir terminé ses études, il a décidé de façon inattendue de briguer un poste officiel dans un petit village au pied de la montagne Hengshan au Hunan. Surnommé aimablement par des villageois « le garçon de Yale », il parvient à les convaincre de rassembler des fonds pour construire des routes et des installations hydrauliques, à établir des maisons de repos modernes pour vieillards et à équiper les enseignants et les élèves de tablettes pour promouvoir la réforme de l'enseignement informatique. L'année dernière, il a été élu député de l'Assemblée populaire du district de Hengshan avec 85% des suffrages. Il est le premier étudiant revenu de l'étranger à la fin de ses études à remporter cet honneur dans une élection directe de base en Chine.

Interrogé sur la raison de son choix professionnel, Qin Yuefei répond sans fard : « Je suis né dans une famille ouvrière ordinaire. Mes parents ont fait des efforts gigantesques afin de m'offrir un meilleur environnement. Lors d'un séjour au Gansu pendant mes vacances d'été universitaires, j'ai été en contact avec beaucoup de paysans qui rêvaient, comme mes parents, d'une vie meilleure, tout en travaillant dur. Je sentais qu'il m'incombait de les aider. »

Citadin venu à la campagne, Qin Yuefei a dû se transformer lui-même pour s'intégrer le plus vite possible à la vie des autochtones et pour gagner leur confiance. Il portera désormais des chaussures jiefang qu'on aime porter lors des travaux agricoles (chaussures à semelles de caoutchouc), au lieu des T-shirts aux lettres anglaises ; glissera derrière son oreille la cigarette qu'on lui offre comme le font les villageois et s'accroupira très naturellement au bord de la route pour attendre le bus.

Grâce à ses efforts, les villageois ont rapidement accepté cet officiel de village « qui avait bu de l'encre étrangère », et l'ont considéré comme un des leurs. Ils tiennent à lui offrir un manteau militaire en hiver et lui réservent une part quand ils ont préparé des mets savoureux ; ils se sentent libres de le saluer dans la rue ou de s'informer de ses affaires personnelles sans la moindre gêne ; et même, ils n'hésiteront pas à aller le chercher pour réparer leur chauffe-eau en panne.

« Dans l'élection de base des députés en 2012, il y avait au total 3 527 électeurs dans ma circonscription électorale, et 3 027 d'entre eux ont voté pour moi, soit plus de 85%. Ils disaient : « Ce garçon de la ville se soucie de nous et nous aide à améliorer nos conditions de vie. Nous voulons l'élire. » « C'est justement cette confiance qu'ils m'ont accordée qui m'a beaucoup ému », explique Qin Yuefei.

Cette confiance provient non seulement du fait qu'il a adopté les modes des habitants locaux, mais aussi des bienfaits qu'il leur a prodigués. Que ce soit pour constuire des routes, des tranchées d'irrigation ou des maisons de retraite ou pour recueillir des légumes ou transporter de l'eau, chaque fois les villageois souhaitent pouvoir bénéficier de son aide. Et lui, il enregistre toutes les demandes avec sérieux, même si cela dépasse ses compétences. Quoiqu'il arrive, il tentera d'offrir son assistance.

Néanmoins, Qin Yuefei ne voudrait pas parler trop de sa contribution personnelle. Il insiste sur le concept de « service public » et nous explique que c'est ce concept qui se rapproche le plus de son idéal. Selon lui, le poste d'officiel de village offre une excellente position pour œuvrer sur différentes problématiques telles que l'éducation rurale, les soins médicaux dans les campagnes et les enfants laissés en arrière par leurs parents partis à la ville. En même temps, cela lui permet d'entrer directement en contact avec la base. Ce contact direct lui apprend à mieux se connaître lui-même et peut-être lui permet de savoir si le service public lui convient.

La première proposition présentée par Qin Yuefei en tant que député concernait l'amélioration des bus scolaires villageois. « Toutes les familles rurales souhaitent que leur enfant puissent jouir d'une bonne éducation, d'un bon travail, de meilleures conditions de vie, d'un service médical supérieur et d'une meilleure assurance sociale. Le “ rêve chinois ” le plus élémentaire de nombreuses familles se résume en effet à la poursuite d'une meilleure vie. J'ai aussi le même rêve. Mais ce qui est susceptible de me procurer une satisfaction plus grande encore, c'est de pouvoir donner à d'autres un coup de main dans la réalisation de leurs rêves familiaux. L'État n'est finalement rien de plus que la somme de ces différentes personnes réelles et de familles, faire vivre chacun avec dignité est ainsi un désir somme toute très réaliste. Je trouve cela important. C'est parce que je peux sympathiser avec leur désir de mener une belle vie que je peux donner du sens à mes efforts et à mon dévouement au service public. Le service public permet à plus de gens de réaliser leur “rêve chinois ” en même temps qu'il me permet de réaliser le mien », conclut Qin Yuefei. « Je pense que notre génération se doit de poursuivre son idéal, d'innover et d'embellir le monde. »

Ecrit par Jiao Feng, membre de la rédaction

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