Les lettres de Qian Zhongshu aux enchères, malgré les protestations de sa veuve

Par : Li Zhijian |  Mots clés : lettres, Qian Zhongshu, enchères, protestations, veuve
French.china.org.cn | Mis à jour le 28-05-2013
Les lettres de Qian Zhongshu aux enchères, malgré les protestations de sa veuve

Une maison de vente aux enchères pékinoise a annoncé ne pas avoir l'intention de retirer de ses ventes les lettres et manuscrits d'un lettré célèbre, malgré les protestations de sa veuve âgée de 102 ans et des experts juridiques.

Le 21 juin, la maison Sungari International vendra 66 lettres écrites par Qian Zhongshu à un ami de sa famille.

La vente comprendra également la copie originale de Six chapitres de ma vie en bas, les mémoires de sa femme sur leur vie dans la province du Henan au cours de la Révolution culturelle (1966-1976), et des lettres de sa fille Qian Yuan à l'ami de famille.

Yang Jiang, la veuve de l'écrivain, a dit que son mari avait fait quelques remarques controversées dans ces lettres, et qu'il serait ainsi inapproprié de les publier. Il y insinue que deux écrivains célèbres, Lu Xun et Mao Dun, étaient infidèles à leurs épouses et qu'un couple de deux traducteurs renommés avait mal interprété un classique chinois.

Les articles mis aux enchères appartiennent à Li Kwok-Keung, ancien rédacteur en chef du magazine hongkongais Wide Angle.

Il était un ami de la famille, avec qui il a échangé des lettres, et dit avoir reçu des manuscrits en cadeau.

Dimanche, Yang Jiang a publié un communiqué disant qu'elle se sentait « blessée et choquée » par les actions de Li Kwok-Keung. « Je ne comprends vraiment pas comment des lettres entre amis, des communications extrêmement privées, peuvent être vendues aux enchères. L'intimité, la confiance, l'émotion peuvent-elles être mises en vente ? Je ne peux vraiment pas accepter cela », écrit-elle.

Si les lettres et manuscrits sont mis aux enchères, elle a prévenu qu'elle déposerait une plainte pour protéger les droits de son mari et de sa fille, décédés respectivement en 1998 et 1997, ainsi que les siens.

M. Li a affirmé que c'était un de ses amis qui avait suggéré la vente aux enchères. Il a indiqué qu'il avait reçu un appel téléphonique de Yang et lui avait promis de lui envoyer une explication par écrit, selon un article du Legal Evening News.

Un responsable de la maison Sungari a déclaré au journal que l'établissement avait fait de grands efforts pour recueillir les lettres et ne les retirerait pas de la vente aux enchères. Il a estimé qu'en étant mis en vente, ces articles fourniraient un nouvel aperçu pour les étudiants de littérature contemporaine.

L'article cite ensuite des professeurs des universités Tsinghua, de Pékin et Renmin qui rappellent que cette vente sera en violation de la vie privée et du droit d'auteur en l'absence d'autorisation accordée par les auteurs.

Qian Zhongshu est né dans la ville chinoise de Wuxi en 1910 et a étudié à Oxford et Paris avec Yang Jiang entre 1935 et 1938. Il a gagné une grande renommée pour ses critiques de la littérature occidentale et chinoise, ainsi que pour ses nouvelles et son roman La forteresse assiégée, qui a été adapté en pièce télévisée.

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