Un sondage publié par l'Université du Peuple de Chine montre que la majorité des répondants manquent de confiance dans l'environnement social global, et que beaucoup croient que, dans la Chine d'aujourd'hui, la confiance entre les gens s'est détériorée au cours des ans.

Le sondage publié samedi a été effectué par le Centre national de recherches sur les sondages de l'Université du Peuple. Il a sondé des personnes de plus de 100 circonscriptions en Chine, dont 62,9 % vivent dans les zones urbaines et 69,2 % ont un revenu mensuel de 3 000 yuans (481$) ou moins. Le sondeur n'a pas mentionné combien de personnes ont été sondées au total.

Quelque 66 % des répondants ont dit qu'ils étaient « insatisfaits » ou « extrêmement insatisfaits » de la façon dont l'environnement social évolue actuellement, ce que l'on avait défini comme la protection de l'environnement local, les écarts de richesse, la confiance mutuelle entre les gens, les transports et la confiance que l'environnement social va s'améliorer.

Environ 71 % des répondants ont déclaré que la confiance s'était détériorée dans la dernière décennie, et ce sont les résidants urbains de 23 à 50 ans qui ont les plus gros problèmes à faire confiance aux autres.

Les gens d'affaires, les travailleurs indépendants et le personnel d'administration ont eu les résultats les plus bas pour ce qui est de la confiance envers les autres. Le rapport a cité un système injuste et un marché qui n'a pas été entièrement réglementé pour inciter les gens à chercher une approche moins basée sur les principes permettant de rester en avant de la concurrence féroce, a rapporté le journal Evening News de Yangcheng.

« Ces dernières années, une série d'événements a déjà démontré une crise de confiance et l'indifférence dont les gens font preuve envers les étrangers », a dit Liu Zuyun, professeur de sociologie de l'université de Wuhan, en faisant référence à des événements tels que la mort de Xiao Yueyue, une fillette de 2 ans et demi qui est décédée après avoir été heurtée par une fourgonnette; à ce moment-là, beaucoup de passants ne s'étaient pas arrêtés pour l'aider. Les médias ont publié des articles sur la disparition de l'éthique du bon Samaritain qui avait cours dans le passé. Beaucoup de gens refusent maintenant d'aider quelqu'un qui a des ennuis, de peur qu'on les accuse de mauvaise conduite.

« En dépit de l'essor économique de la Chine, le sondage montre le dilemme moral que nous affrontons actuellement, a déclaré M. Liu; cette crise de confiance que nous traversons est basée sur l'idée sociale que les intérêts économiques sont plus importants que les autres aspects de la vie. Nous tendons à juger les gens par la quantité de richesse qu'ils amassent. Ce concept orienté vers l'argent a ébranlé le niveau moral du peuple chinois. »

M. Liu croit qu'une partie du problème provient du fait que la société chinoise n'a pas d'éthique religieuse puissante pouvant fournir des principes moraux à certains.