Zhu Didi et Zheng Xiaoqing se souviennent de la première fois qu'ils ont aperçu un marsouin aptère, localement connu sous le nom de "cochon de rivière", à Dashengguan le long du fleuve Yangtsé dans la province du Jiangsu (est). Après avoir contemplé une famille heureuse de trois marsouins, ils étaient déterminés à protéger cet animal rare et en danger.
Zhu et Zheng sont membres de l'Association de protection de l'écosystème de l'Université de Nanjing. En juin, ils ont appris que le Fonds mondial pour la nature (World Wildlife Fund, WWF) avait initié un programme de bénévoles pour protéger le marsouin aptère en danger.
Séduits par le charmant "sourire" du mammifère, ils ont rapidement formé une équipe et ont entamé leur excursion à la recherche de l'animal.
"Le marsouin aptère est dans une situation très critique aujourd'hui. La population de cet espèce est moins nombreuse que celle du panda géant. Malheureusement, les gens ne lui accordent guère d'attention", a déploré Zhu Didi.
En août, l'équipe de Zhu Didi, ainsi que plusieurs experts et des citoyens intéressés, se sont rendus à Nanjing, à Zhenjiang, au lac de Poyang et dans d'autres endroits pour repérer des marsouins aptères. Mais seul un petit nombre a été retrouvé. Tout ce qu'ils ont pu voir en arrivant au lac de Poyang, c'est une grande prairie résultant de la sécheresse.
Selon les sondages de l'Institut d'hydrobiologie de l'Académie chinoise des Sciences, la Chine comptait 2 700 marsouins aptères en 1991. En 2006, le nombre a chuté à 1 200-1 800, moins que le nombre total de pandas sauvages. Actuellement, la population de "cochons de rivière" du Yangtsé compte approximativement 1 000 spécimens.
Ce déclin considérable s'explique en grande partie par les activités humaines, telles que le déversement des eaux usées, la pêche intensive et la construction de canaux.
"Si l'on ne fait rien, cet animal risque de connaître le même destin que le dauphin Baiji. Les experts nous ont dit que l'espèce pourrait s'éteindre dans 15 ans", s'est inquiétée Zhu Didi.
Après avoir achevé leurs recherches initiales, Zhu Didi et son équipe se sont rendus dans plusieurs communautés locales pour attirer l'attention des habitants sur le marsouin aptère. Les enfants et les personnes âgées se sont montrés les plus intéressés par leur présentation.
"Ce que nous faisons maintenant, c'est de sensibiliser la population à la gravité de cette question. Nous envisageons d'organiser des événements, comme des salons et des mobilisations éclaires pour attirer plus d'attention", a-t-elle fait savoir. |