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Compte-rendu de l'enquête au Sichuan

Compte-rendu de l'enquête au Sichuan 1

Au voyageur venant de Beijing, habitué aux étendues semi-arides de la plaine du Nord, l'arrivée au Sichuan ressemble quelque peu à un mirage. Depuis toujours, cette région occupe dans l'imaginaire collectif chinois une place de choix. Pays de cocagne, baigné d'innombrables cours d'eau qui courent de l'Himalaya vers la plaine de Chengdu, terre de rencontre entre les Han et les minorités, porte du monde tibétain, le Sichuan est également avec le Yunnan un véritable conservatoire de la faune et de la flore en Chine. Roulant à travers la plaine en direction de Beichuan, on embrasse du regard une myriade de champs qui ressemblent à des jardinets d'où émergent les silhouettes courbées de paysans occupés à repiquer le jeune riz, tandis qu'un échassier s'affaire à trouver du poisson dans un canal d'irrigation. Scène immémoriale et belle par sa touchante simplicité.

Mais cette apparence cache une réalité moins idyllique, car pour son malheur le Sichuan se situe également dans une zone à forte activité sismique, non loin de la zone de confrontation entre les plaques indienne et eurasienne, comme si la nature avait ainsi voulu rappeler aux hommes qu'il faut payer le prix pour tant de dons. Depuis les temps géologiques la région est victime de tremblements de terre terriblement dévastateurs, ainsi qu'en son époque le rappelait le poète Li Bai dans son fantastique poème Dure est la route de Shu : « La terre croula et les monts s'effondrèrent, enterrant de braves hommes » (地崩山摧壮士死). Et sans doute, pour un voyageur ignorant, il serait bien difficile de deviner derrière le tableau charmant de la campagne que cette terre a été ébranlée il y a trois ans par une catastrophe meutrière, mais si ce même voyageur décide de poursuivre son chemin jusqu'à l'ancienne ville de Beichuan, il sera immédiatement saisi par l'atmosphère du lieu, chargé d'un silence lourd de menaces. Comme les hommes, certains lieux ayant subi des traumatismes ont la faculté de garder sur leurs visages les stigmates du malheur. Beichuan est de ceux-là.

Le 12 mai 2008, un tremblement de terre d'une magnitude de 7,9 a secoué une région grande comme trois fois la Belgique. En l'espace de quelques minutes, des dizaines de milliers de personnes ont été ensevelies sous les décombres, plus de 400 000 édifices se sont effondrés, laissant plus de 4 millions de personnes sans abri. Un des phénomènes qui a le plus marqué l'opinion publique internationale à l'époque fut la vitesse de réaction des autorités chinoises. Le Premier ministre Wen Jiabao s'est rendu sur les lieux dès l'annonce du séisme et le président Hu Jintao, en visite à l'étranger, a décidé de rentrer en Chine toutes affaires cessantes. 130 000 soldats de l'APL ont été déployés sur les lieux et on a pu voir la solidarité nationale et internationale jouer à plein pour venir en aide aux sinistrés. Du fait du relief particulièrement accidenté de la région et de l'étendue des dégâts, certains endroits étaient rendus particulièrement difficiles d'accès, d'autant plus que les répliques du séisme se sont poursuivies pendant plusieurs jours, provoquant des coulées de boues et des glissements de terrain responsables de nouvelles victimes, parmi lesquels de nombreux sauveteurs.

 

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french.china.org.cn    2011-05-27

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