« Sous le régime de l'ancien Tibet, les femmes se trouvaient dans la plus basse couche de la société. Leur valeur était considérée comme négligeable. Née dans le nouveau Tibet, j'ai participé, à titre de représentante des femmes chinoises, à deux conférences internationales sur la femme, et je suis allée dans nombre d'endroits en Chine et à l'étranger. Mon histoire est vraiment inimaginable pour mes parents », dit Cangjuezhuoma.
Cangjuezhuoma, âgée de 48 ans, fait plus jeune que son âge. Elle est rédactrice en chef du magazine « Études du Tibet » de l'Académie des sciences sociales du Tibet. On imagine difficilement que cette femme au regard étincelant et au maintien naturel et distingué, soit originaire d'une famille de bergers illettrés.
« Les femmes actuelles peuvent faire de grandes choses, comme les hommes », affirme Cangjuezhuoma. « Après la réforme démocratique du Tibet en 1959, les femmes de la région sont devenues maîtresses de la société et bénéficient de droits et intérêts sociaux sans précédent. Elles mettent en valeur leur intelligence et savoir-faire dans différents domaines, et portent la moitié du développement économique et social du Tibet sur leurs épaules ».
Originaire du district de Gaer d'Ali, Cangjuezhuoma ne fut pas scolarisée à l'école primaire, alors que ses nombreux frères abandonnèrent leurs études par nostalgie de leur région natale, pour rentrer se livrer aux travaux des champs.
Le jour où un professeur venu de Lhassa se rendit dans son village pour persuader à domicile les parents d'envoyer leurs enfants à l'école, Cangjuezhuoma eut la chance d'aller faire ses études au chef-lieu du district. Plus tard, elle fut admise à l'école secondaire annexe de l'École normale du Tibet, qui est aujourd'hui appelée Université du Tibet. Dans les années quatre-vingt, elle fut admise à l'Université centrale des ethnies de Beijing, et à la fin de ses études, elle rentra à Lhassa pour travailler à l'Académie des sciences sociales du Tibet.
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