« En 1989, je me suis rendu à Urumqi pour participer à une formation à l'institut d'islamologie. Rebiya était également invitée à cette réunion, au cours de laquelle nous avons évoqué les dons d'argent destinés à l'éducation des ethnies minoritaires. Les autres participants ont versé entre 200 et 400 yuans. Quand on a demandé à Rebiya si elle voulait donner de l'argent, elle a répondu qu'elle n'avait pas les moyens, prétextant qu'elle devait rembourser à la banque le prêt de son immeuble en construction », a déclaré l'imam Maimaiti Tuoli.
Selon des témoignages, Rebiya a arnaqué de nombreux commerçants en vendant ou en louant des locaux dans son immeuble. Quelque 90 marchants ont intenté une action contre elle. Certains d'entre eux s'efforcent de récupérer, par différents moyens, la dette arriérée que leur doit Rebiya.
De nombreux marchands qui ont eu des relations commerciales avec Rebiya ont payé cher. Shalamaiti Maiming, une marchande ouïgoure âgée de 60 ans, a servi en 1998 de garant à Rebiya pour un emprunt de 40 000 dollars américains. Après que Rebiya ait été condamnée à huit ans de prison, Shakamaiti a demandé, plusieurs fois, à Rebiya et à son fils à être remboursée, mais en vain.
« J'ai été obligée de vendre ma grande maison pour m'acquitter de cette dette. Nous vivons désormais entassés à quatre dans un petit logement, et nous menons une vie difficile. Les marchands qui, comme moi, ont été dupés par Rebiya et ont fait faillite, sont nombreux », a déclaré Shalamaiti.
Des personnes âgées du Wensu, telles qu'Aizihan et Tuhan, ont déclaré « ne pas aimer parler de leur ancienne camarade Rebiya », alors que celle-ci est une inconnue pour les jeunes de la région.
« Quand j'étais petit, j'ai entendu dire que c'était une personne riche. Je ne sais rien d'autre », a déclaré Pazilaiti Tuerhong âgé de 20 ans.
En ce qui concerne l'appellation « mère des Ouïgours », Yasen Nur, âgé de 23 ans, a déclaré en écarquillant les yeux : « Comment pourrait-elle devenir la mère de nos Ouïgours ? Je ne lui fais pas du tout confiance ».
« C'est une appellation donnée par certains étrangers. Nos Ouïgours ne la reconnaissent pas. Elle n'a même pas été une bonne mère pour ses propres enfants. À quel titre est-elle appelée ‘mère des Ouïgours' ? », a déclaré Aizihan, également mère.
En décembre 2006, le tribunal d'instance intermédiaire d'Urumqi a jugé que la société Akda exploitée par Rebiya et son fils Alimu Abudureyimu était coupable de fraudes fiscales d'un montant de 4,88 millions de yuans.
De terre stérile, le district de Wensu, qui compte 95 % d'Ouïgours, est devenu une zone agricole et pastorale développée. Le revenu annuel par habitant est passé de 3 100 yuans en 2005 à 4 730 yuans en 2008. Aizihan et Tuhan ont ainsi pu quitter l'ancienne zone urbaine délabrée pour s'installer dans des immeubles.
Selon elles, Rebiya n'a pas le courage de rentrer à Wensu. « Elle ne pourrait pas rentrer. Elle n'a pas assez de courage pour rentrer, surtout depuis les émeutes si violentes du 5 juillet », a déclaré Aizihan.
« Elle a trahi sa patrie et son ethnie », a déclaré Maimaiti Tuoli.
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