Tursun Ibrayim, chef du Département de l'Éducation de la Région autonome ouïgoure du Xinjiang.
« Le Xinjiang va consolider ses efforts pour développer davantage les talents des minorités et permettre à davantage d'étudiants issus de familles de fermiers et de bergers défavorisés d'accéder à l'éducation », a déclaré Tursum Ibrayim, le chef du Département de l'Éducation de la région autonome.
« Améliorer la qualité de l'éducation des minorités ethniques est important pour le développement économique et social du Xinjiang », a déclaré Tursun.
« L'éducation pour tous » est le souhait de chaque parent, de chaque enfant, de chaque éducateur ainsi que de chaque fonctionnaire du gouvernement. Toutefois, il s'agit d'une tâche difficile à réaliser dans cette région sous-développée du nord-ouest de la Chine qui couvre près d'1/6e du territoire national et possède une population de plus de 21,3 millions d'habitants.
En plus de la politique de développement de l'Ouest, le Conseil des affaires d'État a décidé d'ouvrir de grandes classes dans les lycées des villes développées, telles que Beijing, Shanghai ou Tianjin, afin d'accueillir des élèves originaires du Xinjiang. Ces derniers peuvent ainsi y recevoir une éducation de base de grande qualité.
De septembre 2000 à septembre 2008, 50 collèges dans 28 villes ont ouvert ce type de classes et ont accueilli au total 240 000 élèves du Xinjiang, dont 90 % étaient issus des minorités. De 2004 à 2008, plus de 6 000 de ces élèves ont été diplômés et 95 % d'entre eux ont poursuivi leurs études dans les universités et établissements supérieurs de ces villes.
Selon Tursun, ces classes ont été accueillies avec enthousiasme par les parents et les enfants du Xinjiang, en particulier ceux vivant dans les zones reculées et défavorisées. « La compétition pour entrer dans ces classes est parfois plus dure que celle des examens d'entrée dans les établissements supérieurs nationaux », a déclaré le chef du département de l'Éducation.
Ces classes offrent aux élèves du Xinjiang une chance égale d'accéder à des ressources éducatives de grande qualité dans les villes développées de Chine. Toutefois, ce qui attire de plus en plus de parents et d'enfants est sans doute le fait que les frais de scolarité soient totalement gratuits. Aucuns frais d'enseignement, de fournitures scolaires ou bien encore d'hébergement. Un billet de train permettant aux élèves de rentrer chez eux à chaque vacance d'été est même offert par l'école. La seule dépense qu'une famille doit prendre en charge est l'argent de poche de leur enfant.
Les lycées qui ouvrent ce genre de classes reçoivent chaque année, par élève, 2 300 yuans de subvention de la part du gouvernement de la région autonome ouïgoure du Xinjiang ainsi de 8 000 à 20 000 yuans de la part des gouvernements de la province et de la municipalité où ils se situent.
Ces classes ont accueilli 1 000 élèves en 2000, année de lancement du programme. Le nombre d'élèves a augmenté d'année en année, atteignant les 5 412 en 2008. Près de 68 % des nouveaux élèves sont issus des familles rurales et pastorales défavorisées du Xinjiang. « Cette initiative s'efforce sans cesse d'aller répondre à la demande », a déclaré Tursun.
Afin de permettre à davantage d'enfants issus de familles pastorales et rurales d'accéder à l'école, le Xinjiang a lui-même ouvert des classes dans les collèges de huit de ses villes moyennement développées, à savoir Urumqi, Shihezi, Karamay, Kuntun, Changji, Hami, Korla et Akesu.
Tout comme celles des villes situées en dehors du Xinjiang, ces classes sont totalement gratuites pour les élèves qui y ont été admis. À l'heure actuelle, le nombre d'élèves a atteint les 15 000. 85 % d'entre eux sont issus de familles de fermiers et de bergers vivant dans les zones reculées et défavorisées du Xinjiang.
BudureyimYasin, un des élèves participant à ce programme, a déclaré qu'il allait travailler dur pour pouvoir rembourser plus tard tous ceux qui l'ont aidé, notamment le gouvernement et les professeurs. Le collège Nº 66 d'Urumqi est l'un des établissements à avoir ouvert ce type de classes en 2004. Désormais, il compte plus de 900 élèves, dont 90 % proviennent des zones rurales et pastorales.
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