Tertio, la stabilité et l'harmonie sont le fondement de la réforme et du développement. Notre expérience nous montre que la stabilité est la condition préalable à la prospérité d'un pays et au bien-être de son peuple. En Chine, qui compte 1,3 milliard d'habitants et 56 groupes ethniques, le développement est déséquilibré entre les villes et les campagnes ainsi qu'entre les différentes régions. Sans la stabilité politique et sociale, rien ne peut être accompli dans le processus de modernisation d'un si grand pays en développement ; les progrès pourraient être perdus, et le pays pourrait même sombrer dans le chaos et la scission. Par conséquent, nous avons toujours gardé l'esprit lucide et bien géré, avec une hauteur stratégique, la relation entre la réforme, le développement et la stabilité. Tout d'abord, nous nous en tenons à notre propre voie de développement. Nous nous en tenons à notre système fondamental de l'Etat, et d'autres principes d'importance, et poursuivons inébranlablement la bonne voie de développement choisie par notre propre peuple. Nous nous inspirons activement des fruits de la civilisation humaine, y compris ceux obtenus dans le domaine politique ; mais nous ne copions jamais aveuglément. Ce faisant, nous avons maintenu la stabilité politique au moment des changements fondamentaux en Chine et dans le reste du monde. Deuxièmement, nous avons œuvré pour que toute la population puisse vivre et travailler en paix. Nous avons travaillé pour résoudre les problèmes qui préoccupent le plus les Chinois, notamment l'emploi, l'éducation, les soins médicaux, le logement, la répartition des revenus et la sécurité sociale, afin d'assurer et d'améliorer leur bien-être. Nous nous efforçons d'assurer, préserver et promouvoir les intérêts fondamentaux du peuple pour que le pays se développe en s'appuyant sur le peuple et dans son intérêt, et que les Chinois puissent bénéficier des fruits du développement. De 1978 à 2010, les revenus nets annuels des citadins sont passés de 343 à 19 000 yuans, et ceux des ruraux, de 134 à 5 919 yuans. Dans les campagnes, la population pauvre a diminué de 220 millions de personnes, environ 75 % du chiffre total de la population sortant de la pauvreté des pays en développement. Le taux d'urbanisation est passé de 17,9 à 49,7 %, et chaque année, environ 10 millions de ruraux deviennent citadins. L'assurance-vieillesse de base dans les villes couvre désormais 257 millions de personnes, et l'assurance-maladie de base dans l'ensemble du pays couvre plus de 1,2 milliard de personnes. L'enseignement obligatoire gratuit de neuf ans a été généralement appliqué à travers le pays, et les effectifs universitaires sont passés de 860 000 à 22,31 millions de personnes. L'espérance de vie des résidents urbains et ruraux est passé de 35 ans avant la fondation de la Chine nouvelle à 73,5 ans en 2010. Troisièmement, nous avons œuvré à l'harmonie et la stabilité de la société. Face aux problèmes liés aux profonds changements sociaux, nous avons renforcé et innové dans la gestion sociale, perfectionner les mécanismes de protection des droits et intérêts de la population, élargi la voie de la manifestation des intérêts sociaux, protégé les droits et intérêts légitimes des citoyens et sanctionné en vertu de la loi toutes sortes d'actions illégales ou criminelles. Nous avons rapidement résolu les problèmes et les difficultés dans leur phase initiale et essayé de notre mieux de maximiser les facteurs qui contribuent à l'harmonie et de réduire ceux qui s'y opposent. Grâce à la bonne gestion du rapport entre la réforme, le développement et la stabilité, la réforme et le développement de la Chine ont pu se dérouler sans à-coup, et le peuple chinois a pu bénéficier de la stabilité. Après 30 ans de réforme et d'ouverture, nous sommes pleinement conscients que la stabilité et l'harmonie servent les intérêts fondamentaux de notre peuple multiethnique. La stabilité est une bénédiction, et le chaos, une catastrophe. La stabilité et l'harmonie sont le ciment de la réforme et du développement.
Nous sommes également conscients que malgré des progrès remarquables, la Chine fait toujours face à des problèmes et des défis rarement vus dans le monde. Le problème d'un développement déséquilibré, incohérent et non durable demeure saillant, la promotion de la réforme, le développement et la stabilité sont difficiles et complexes. Actuellement, ainsi que le souhaite le XIIe Plan quinquennal adopté par l'Assemblée populaire nationale, nous travaillons pour appliquer pleinement le concept de développement scientifique, accélérer la transformation du modèle de développement économique et le réajustement stratégique de la structure économique en vue de réaliser un développement socioéconomique sain et rapide. Nous croyons fermement que, tant que nous centrons notre travail sur l'édification économique et que nous ne cessons d'approfondir la réforme et l'ouverture, d'améliorer le bien-être et de promouvoir la stabilité et l'harmonie, la Chine deviendra certainement un pays socialiste moderne fort, prospère, démocratique, harmonieux et culturellement avancé, et le peuple multiethnique chinois mènera une vie heureuse et meilleure.
J'ai visité l'Afrique à six reprises. J'ai vu de mes propres yeux le développement et le progrès du continent africain, et perçu son grand dynamisme. L'Afrique d'aujourd'hui jouit d'un développement économique et social rapide. Son statut et son influence dans le monde s'élèvent sans cesse. Une nouvelle Afrique, solidaire, confiante et qui avance à grand pas, émerge dans le monde.
La Chine est le plus grand pays en développement alors que l'Afrique regroupe le plus grand nombre de pays en développement. Renforcer l'unité et la coopération avec les pays en développement, y compris les pays africains, constitue toujours la base de la politique extérieure indépendante et pacifique de la Chine. Les faits ont montré qu'approfondir la coopération amicale sino-africaine s'adapte aux intérêts fondamentaux des peuples chinois et africains, est utile à promouvoir le développement commun sino-africain, la paix et la prospérité mondiale. Ma présente visite en Afrique a pour but principal de développer l'amitié traditionnelle, et de faire progresser successivement les relations sino-africaines.
En jetant un regard rétrospectif sur la première décennie du nouveau siècle, l'amitié traditionnelle sino-africaine s'est profondément enracinée dans les esprits, la coopération pragmatique a obtenu de brillants succès. En 2000, nos deux parties ont proposé l'établissement du forum sur la coopération sino-africaine, construisant une nouvelle plate-forme et un nouveau mécanisme du dialogue collectif et de la coopération pragmatique sino-africains, et ouvrant un nouveau chapitre de la coopération sino-africaine. Les huit mesures politiques visant à renforcer la coopération pragmatique avec l'Afrique annoncées en 2006 par le président chinois Hu Jintao lors du Sommet du Forum sur la coopération Chine-Afrique (Focac) à Beijing, ont dessiné un nouveau plan de coopération sino-africaine, devenant un nouveau jalon de l'amitié et de la coopération Chine-Afrique. Les huit nouvelles mesures politiques annoncées en 2009 par le gouvernement chinois lors de la quatrième conférence ministérielle du Focac ont fourni de nouvelles opportunités et insufflé une nouvelle force motrice pour promouvoir la coopération sino-africaine de manière générale. Je suis très content de voir que sous les efforts conjugués de nos deux pays, au cours des dix dernières années, le volume des échanges commerciaux entre la Chine et l'Afrique est passé de 10 à 126,9 milliards de dollars, et plus de 1 600 entreprises chinoises se sont installées en Afrique, le montant d'investissement direct en 2010 a atteint 1,07 milliard de dollars, soit une multiplication par 5 par rapport à l'an 2000. La Chine est devenue le premier grand partenaire commercial de l'Afrique, ces dernières années, elle a contribué à plus de 20 % de la croissance économique du continent africain. La coopération pragmatique sino-africaine a montré une grande vitalité.
En envisageant la deuxième décennie du nouveau siècle, nous sommes pleinement confiants dans la perspective du développement des relations sino-africaines. L'amitié sino-africaine ne peut être infléchie par l'évolution de la situation internationale, du propre développement économique et du changement de la position internationale. Pourvu que nous cultivions la tradition, les bonnes expériences et les bonnes méthodes de coopération amicale sino-africaine et progressions avec l'époque, nous pourrons certainement porter le nouveau partenariat stratégique sino-africain à un nouveau palier.
Premièrement, il faut maintenir un traitement mutuel sur un pied d'égalité. Depuis plus d'un demi-siècle, les relations sino-africaines ont pu traverser les épreuves, et connaître un grand développement, car nos deux côtés maintiennent toujours un traitement mutuel sur un pied d'égalité, respectent la souveraineté et l'intégrité territoriale, le système social et la voie de développement choisis par la partie adverse selon sa propre circonstance, n'interviennent pas dans les affaires intérieures de l'autre, et n'imposent jamais leur volonté aux autres. L'aide chinoise à l'Afrique n'est pas assortie de conditions politiques. Les aides chinoises ne sont pas et ne seront jamais considérées comme des « faveurs ». Aucun bénéficiaire de ces aides ne deviendra dépendant de la Chine. Elle aide sincèrement les pays africains à augmenter leur propre capacité de développement. La Chine est prête à traiter et à développer les relations sino-africaines d'un point de vue stratégique et à long terme avec les différents pays africains, renforce le dialogue et la consultation bilatéraux dans le cadre du Focac, maintient les échanges de haut niveau entre la Chine et les pays africains, intensifie les échanges et la coopération entre les gouvernements, les organismes législatifs et les partis politiques, accorde un soutien mutuel aux questions concernant les intérêts cruciaux et importants, consolide sans cesse la base politique des relations sino-africaines, et reste pour toujours bon ami, bon frère et bon partenaire.
|