— Discours du Premier ministre chinois Wen Jiabao au Parlement grec le 3 octobre 2010 à Athènes
Avant mon intervention, permettez-moi de dire quelques mots qui me viennent du fond du cœur. Ce matin, accompagné du Premier ministre Papandréou, j'ai visité l'Acropole d'Athènes. En regardant cette ancienne ville, j'ai vu une Grèce ensoleillée, civilisée, joyeuse et harmonieuse. La Grèce est fière de ses vastes mers et de ses hautes montagnes. Les vastes mers embrassent le monde entier, et les hautes montagnes se tiennent droites devant les difficultés. Je crois que le peuple grec saura surmonter les difficultés actuelles avec une persévérance indomptable et une volonté invincible. La victoire finale appartient au peuple grec !
La Grèce est un lieu enchanteur, et je souhaitais depuis longtemps visiter cette terre ancienne et magnifique. C'est un grand plaisir pour moi de venir aujourd'hui dans votre Parlement et de rencontrer de nombreux parlementaires et amis de divers milieux. Permettez-moi tout d'abord de vous exprimer, et à travers vous, au peuple de Grèce, mes cordiales salutations et mes meilleurs vœux ! Je voudrais également saisir cette occasion pour exprimer ma sincère gratitude et mon plus grand respect à tous ceux qui ont contribué pendant de longues années à l'amitié Chine-Grèce !
C'est la première fois que je foule le sol de votre pays, mais la Grèce ne m'est pas inconnue. Dans mon enfance, j'ai lu de nombreuses histoires de la Grèce antique. Et depuis lors, j'ai développé un vif intérêt pour cette civilisation, et j'ai toujours été fasciné par son antiquité et sa splendeur. Le grand et mystérieux labyrinthe de Cnossos, les spectaculaires ruines de Mycènes, la majestueuse et délicate Acropole d'Athènes sont autant d'héritages précieux pour le monde. La profondeur de la philosophie grecque, les grandes épopées d'Homère et le charme durable de la mythologie ont donné à l'humanité sa sagesse et son inspiration. Et les grands noms de Socrate, Platon, Aristote et Archimède restent à jamais inscrits dans les annales de la civilisation humaine. Tous ceux qui connaissent les origines de la civilisation mondiale admirent avec respect la splendide culture créée par le peuple grec. La Grèce antique vénérait la sagesse, la rationalité et l'esprit scientifique, tout cela demeure ma conviction personnelle. Parmi les livres que j'apporte lors de mes voyages, figurent des œuvres de la Grèce antique. Et la célèbre phrase d'Aristote, « J'aime Platon, mais j'aime plus encore la vérité », m'inspire constamment.
Tout comme la Grèce, la Chine est une ancienne civilisation et jouit d'un patrimoine historique et culturel riche. En tant que Chinois, j'en suis très fier. L'histoire est pleine de coïncidences. Lorsque la civilisation grecque était à son apogée, c'était la Période des Printemps et Automnes et la Période des Royaumes Combattants en Chine (770-221 avant J.-C.), ce sont les « périodes ayant besoin de géants et faisant naître des géants ». Pendant cette période, le cadre historique unique en Chine a permis l'épanouissement de nombreuses écoles de pensée, notamment le confucianisme, le taoïsme, le moïsme et le légalisme, créant une grande prospérité culturelle à l'époque. Et ces écoles, en particulier celle de Confucius, ont constitué un fondement important pour le développement de la civilisation chinoise, et ont durablement marqué les esprits des Chinois jusqu'à nos jours. La civilisation chinoise et la civilisation grecque sont comme deux perles qui brillent dans l'Orient et l'Occident, et ont apporté une contribution majeure au progrès de la civilisation mondiale.
Quand j'étais devant le Parthénon, de nombreuses idées m'ont traversé l'esprit. Dans les conditions matérielles d'il y a 2 400 ans, la construction d'un tel édifice a du être si compliquée ! La nation qui a créé une culture si brillante est sûrement pleine de sagesse et dotée d'une ferme volonté de développement. Dans sa longue histoire, subissant de nombreuses épreuves, la nation grecque a remporté un grand nombre de victoires en déployant des efforts inlassables. Je suis sûr qu'un pays comme le vôtre est invincible face aux difficultés. De même, la nation chinoise a connu de nombreuses épreuves, mais aucune ne put l'effrayer ni la vaincre. Les malheurs pouvant réveiller une nation, la nation chinoise, qui se renforce et devient plus vaillante à la suite de chaque épreuve, se dresse toujours fermement depuis cinq millénaires. Socrate a dit que l'adversité était la meilleure école pour forger la volonté de l'homme. Il y a aussi un dicton similaire en Chine : « Les difficultés et les malheurs aboutissent à des succès ». Les épreuves et les catastrophes ne pouvaient arrêter les peuples chinois et grec et, au contraire, elles ont forgé leur détermination et leur caractère indomptable.
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