La Chine a annoncé samedi un objectif de croissance économique d’environ 5,5 % pour l’année 2022, taux supérieur aux prédictions du marché qui reflète la confiance des responsables politiques quant au maintien d’une croissance stable dans la deuxième plus grande économie mondiale, malgré la pression à la baisse à l’intérieur comme à l’extérieur du pays. 

Les observateurs ont prédit que cet objectif d’environ 5,5 %, bien qu’inférieur au taux de croissance de 8,1 % de l’an dernier, dépassera probablement la croissance de nombreuses autres grandes économies et jouera un rôle clé dans la promotion de la reprise mondiale dans le contexte de la pandémie qui persiste, de la situation en Ukraine et de la pression intérieure croissante.

L’objectif officiel de croissance annuelle a été annoncé par le Premier ministre Li Keqiang dans le rapport d’activité du gouvernement présenté samedi matin à l’ouverture de la session annuelle de l’Assemblée populaire nationale (APN), l’organe législatif suprême du pays.

La session de l’APN et la réunion annuelle également en cours du Comité national de la Conférence consultative politique du peuple chinois (CCPPC), l’organe consultatif politique suprême, sont connues ensemble sous le nom de « deux sessions ». Il s’agit de l’un des événements politiques les plus importants de l’année en Chine, car il donne un aperçu des priorités politiques du pays pour l’année en cours.

Le rapport d’activité du gouvernement fixe également une série d’objectifs de développement économique et social pour 2022, notamment la création de plus de 11 millions de nouveaux emplois et un indice des prix à la consommation (IPC) maîtrisé autour de 3 %.

L’un des points les plus suivis de l’ordre du jour des deux sessions est celui de l’objectif de croissance du PIB, car la deuxième économie mondiale a été le moteur et le leader du développement de la croissance mondiale malgré les vents contraires et la pandémie.

Compte tenu de la taille de l’économie chinoise et de la situation mondiale, un taux de croissance annuel d’environ 5,5 % est raisonnable et laisse ouverte la possibilité d’une croissance plus élevée, a déclaré au Global Times Tian Yun, ancien vice-directeur de l’Association des opérations économiques de Beijing.

Outre les facteurs externes, les observateurs ont déclaré que l’objectif de croissance reflète le fait que les responsables politiques sont pleinement conscients des difficultés auxquelles l’économie chinoise est confrontée, les autorités chinoises ayant à plusieurs reprises appelé l’attention sur la « triple pression » qui pèse sur l’économie depuis plusieurs mois, à savoir la contraction de la demande, les chocs de l’offre et l’affaiblissement des attentes.

« L’impact existe, mais en tant qu’économie de premier plan, la Chine dispose d’une immense taille économique et de nombreux outils politiques. Les mesures gouvernementales sont efficaces et les politiques sont flexibles. Même en cas de chocs externes, nous sommes en mesure de maintenir des politiques macroéconomiques indépendantes », a déclaré au Global Times Yu Yongding, ancien président de la Societé chinoise de l’économie mondiale et directeur de l’Institut d’économie et de politique mondiales relevant de l’Académie chinoise des sciences sociales.

Le ratio du déficit par rapport au PIB est également surveillé et a été fixé à environ 2,8 % pour 2022, indique le rapport d’activité du gouvernement.

Les analystes ont estimé que de manière générale, le ratio déficit/PIB de la Chine dispose encore d’une certaine marge et n’est pas élevé par rapport à celui des économies occidentales. Ils ont prédit l’adoption de nouvelles mesures budgétaires par le gouvernement central, notamment des réductions d’impôts et de charges pour les petites et moyennes entreprises, en réponse à la pression à la baisse.