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Croissance du PIB et hausse des investissements à l’agenda des « deux sessions »
Les messages envoyés par le gouvernement chinois au cours des « deux sessions » annuelles de l’Assemblée populaire nationale (APN) et de la Conférence consultative politique du peuple chinois (CCPPC) seront suivis de près par les observateurs, alors que la Chine se prépare pour 2022 avec une attention particulière accordée à la stabilité du développement économique face aux nombreux défis.
Les deux sessions de 2022 commenceront le 4 mars pour la CCPPC et le 5 mars pour l’APN.
En 2021, alors que le monde se rétablissait de la pandémie de COVID-19 et que les pays déployaient des plans massifs de relance économique, la Chine a enregistré une croissance exceptionnelle à 8,1 % grâce à la résilience de sa base industrielle et de ses chaînes d’approvisionnement. Cependant, l’économie chinoise a également subi l’impact de la hausse des cas de variant Omicron à travers le monde et la croissance a ralenti à 4,9 % au 3e trimestre et à 4 % au 4e trimestre.
Au cours des « deux sessions » prochaines, même si aucune mesure spécifique ne devrait être annoncée, les économistes et les analystes suivront de près les formulations adoptées par le gouvernement central chinois pour articuler ses directives économiques pour cette année, laquelle a déjà enregistré des incertitudes croissantes, notamment avec le conflit russo-ukrainien, en plus d’une résurgence de la pandémie.
« Un PIB surpassant la barre des 110 000 milliards de yuans (15 687 milliards d’euros) », la « prospérité commune » et « des mesures fiscales ayant un effet plus rapidement » sont les trois thèmes les plus répandus sur les réseaux sociaux. D’autres préoccupations incluent les mesures de soutien financier pour les petites et micro-entreprises, le logement ou encore les mesures de réduction fiscale.
Selon Liao Qun, économiste en chef de la China CITIC Bank à Hong Kong, les « deux sessions » ne dévoileront pas de mesure économique spécifique, car ces rencontres abordent des sujets au-delà de l’économie. Cependant, la façon dont le gouvernement central choisira ses termes dans l’articulation de ses politiques économiques sera suivie de près.
« En 2021, les politiques monétaires étaient plus manifestes et il y avait un sentiment sur le marché que les mesures budgétaires étaient en quelque sorte gardées en réserve. Le gouvernement les garde peut-être pour la bonne occasion », explique-t-il.
Lian Ping, le directeur de l’Institut Zhixin de recherche sur les investissements, note qu’en 2021, près d’un tiers des quotas pour les obligations spéciales n’ont pas été utilisées. Sur les deux premiers mois de cette année, ces obligations ont cependant été utilisées de façon plus rapide, avec près de 800 milliards de yuans d’obligations émises.
Le 22 février, le ministère chinois des Finances s’est engagé à ce que les réductions des impôts et des taxes soient plus importantes cette année, que les 1100 milliards de yuans de réductions réalisées en 2021.
Liao Qun estime que pour consolider l’économie, l’accent en 2022 sera porté sur les réductions des taxes et des impôts, les dépenses dans les infrastructures et le soutien aux petites et moyennes entreprises. « Pour autant, il n’y aura pas d’afflux massif de mesures de soutien et le gouvernement sera sélectif dans l’application de ses mesures de soutien pour renforcer les groupes désavantagés et les maillons faibles de l’économie », souligne-t-il.
Lian Ping prédit que la prospérité commune sera un sujet particulièrement important au cours des « deux sessions », car ces dernières sont « un lieu pour débattre, identifier les différences et parvenir à des consensus ». D’après lui, « les objectifs, les cibles et les méthodes spécifiques sur la façon d’augmenter les parts du gâteau et de faire gonfler les rangs de la classe moyenne devraient également être en bonne place dans l’agenda des deux sessions ». Il ajoute que les autres sujets pourraient inclure la façon dont la Chine aborde la question de la réduction des émissions de carbone, la création d’emplois et la stabilisation des revenus des ménages.
Mercredi, Guo Shuqing, le président de la Commission de réglementation des banques et des assurances, a indiqué que l’économie était confrontée à une demande en berne, ainsi qu’à un ralentissement de la consommation et des investissements. Les secteurs des banques et des assurances envisagent des mesures plus ciblées pour stimuler la consommation et élargir les investissements. « Près de 30 % des acteurs du marché ayant actuellement contracté un emprunt auprès des banques de Chine sont des petites et micro-entreprises », a-t-il fait remarquer, qualifiant cette situation d’« accomplissement ».
Wang Wentao, le ministre chinois du Commerce, a fait savoir mercredi que le ministère utilisait des mesures d’ajustement transcycliques, ainsi que la diversification du marché, afin d’assurer la fluidité des chaînes d’approvisionnement, de développer l’innovation du commerce extérieur et de stabiliser ainsi la croissance dans le commerce extérieur, l’investissement et la consommation.
Jusqu’à présent, les 31 régions de niveau provincial dans la partie continentale de la Chine ont toutes publié leurs objectifs économiques, avec une moyenne à près de 6 %. Ce taux est globalement inférieur aux objectifs de 2021, mais maintient un rythme relativement stable face à la triple pression exercée par la baisse de la demande, les perturbations sur l’approvisionnement et l’affaiblissement des attentes.
Un vague d’investissements infrastructurels a eu lieu à travers le pays. Selon Lian Ping, les projets annoncés jusqu’à présent représentent d’ores et déjà près de 30 000 milliards de yuans, même si les constructions n’auront pas toutes lieu en 2022.
A la mi-février, la Chine a annoncé 31 mesures majeures, ainsi que des réductions de taxes et d’impôts, afin de stimuler le secteur des services durement touché par la pandémie de Covid-19. La suspension de certaines entreprises et l’extension des fermetures pour les restaurants, les supermarchés, les lieux touristiques et les cinémas ont été supprimées.
D’après les analystes, le gouvernement chinois pourrait fixer son objectif de PIB entre 5 % et 5,5 % pour 2022. Ce chiffre est généralement annoncé dans le rapport de travail gouvernemental présenté au cours des « deux sessions ».
Source:french.china.org.cn |