Les progrès dans les négociations entre la Chine et les États-Unis en vue d'un accord commercial préliminaire devraient aider à rétablir les liens économiques et à amortir les effets de la guerre commerciale sur l'économie mondiale, ont déclaré des experts et des chefs d'entreprise.

Les négociateurs des deux pays ont pour l’essentiel achevé les consultations techniques sur une partie du texte pour l’accord préliminaire décrit lors du dernier cycle de négociations commerciales de haut niveau tenu ce mois-ci.

Wei Jianguo, vice-président du Centre chinois pour les échanges économiques internationaux, un groupe de réflexion basé à Beijing, a souligné que ce dernier cycle avait montré des signes d'apaisement des tensions.

« Nous espérons que la Chine et les États-Unis parviendront à un accord acceptable pour les deux parties. Cela sera bénéfique pour le développement des deux pays et contribuera à atténuer les effets du ralentissement économique mondial », a déclaré M. Wei.

Il a fait savoir qu'il était optimiste quant à la prochaine étape dans les relations économiques et commerciales sino-américaines, ajoutant qu'il espérait que les deux plus grandes économies du monde pourraient se remettre rapidement sur les rails.

Selon un communiqué publié samedi par le ministère chinois du Commerce, le vice-Premier ministre Liu He s'est entretenu vendredi soir avec le représentant américain au Commerce, Robert Lighthizer, et le secrétaire au Trésor, Steven Mnuchin, à l'invitation des États-Unis.

Le communiqué indique que les deux parties ont confirmé qu'un consensus avait été trouvé sur les principaux systèmes de supervision des importations américaines de produits de volaille cuits et de poisson-chat en provenance de Chine, ainsi que sur la levée par la Chine de l'interdiction d'importer de la viande de volaille américaine.

Les dirigeants des équipes de négociation tiendront bientôt un autre entretien téléphonique, et des équipes au niveau opérationnel représentant la Chine et les États-Unis continueront de faire avancer les consultations, note le communiqué.

Des responsables chinois, dont Zhong Shan, ministre du Commerce; Yi Gang, gouverneur de la Banque populaire de Chine (banque centrale); et Ning Jizhe, vice-ministre de la Commission nationale du développement et de la réforme (CNDR), ont également participé à l’appel vendredi, selon le communiqué.

Ren Zeping, économiste en chef et directeur du groupe de réflexion Evergrande, a indiqué dans une note de recherche que la conclusion d'un accord partiel était le signe que les deux parties avaient fait des compromis.

« A court terme, les tensions commerciales entre la Chine et les États-Unis seront apaisées, mais elles ne prendront pas fin », a affirmé M. Ren, ajoutant que des efforts supplémentaires seraient nécessaires de la part des deux parties. La Chine doit approfondir davantage sa réforme et son ouverture, assouplir l'accès à son marché, renforcer la protection de la propriété intellectuelle et réformer les entreprises d'État, a-t-il expliqué.

Mark Lyons, président et PDG de la société américaine Alltech, entreprise internationale spécialisée dans l'élevage et l'agriculture, a déclaré que les incertitudes commerciales entre la Chine et les États-Unis n'avaient pas affecté la stratégie de la société.

« Nous sommes bien placés avec une usine de fabrication en Chine, et nous sommes en mesure d'exporter de la Chine vers des pays non touchés par les tensions commerciales actuelles », a indiqué M. Lyons.

« Il est essentiel pour notre activité que nous ayons une forte présence en Chine et que nous travaillions en étroite collaboration avec le secteur agroalimentaire du pays. Ce que nous faisons en Chine aura un impact sur l'ensemble du système alimentaire mondial. Nous sommes donc résolus à rester et à développer nos activités au sein de la Chine ».

Tony Acciarito, président de Thermo Fisher China, a fait savoir que, malgré les récentes tensions commerciales, la société avait continué d'investir en Chine.

Selon lui, des initiatives gouvernementales telles que le 13e Plan quinquennal d'innovation technologique font progresser la base technologique chinoise et renforcent l'innovation. « Cela nous aide à tirer parti de notre innovation mondiale pour desservir le marché en expansion de la Chine », a-t-il déclaré.

Il y a des signes encourageants qui montrent que la Chine et les États-Unis, après un bras de fer qui a duré plus d’un an, sont en train de réduire leurs différences et cherchent à mettre fin à leur conflit commercial.

Par exemple, les États-Unis ont retardé certaines hausses de tarifs douaniers visant des produits chinois. Sur la base de l'accord de première phase à venir, la Chine prévoit elle d'augmenter ses achats de produits agricoles américains.