Les négociations commerciales avec les États-Unis ne nuiront pas à une tierce partie (ministre des AE)

Le bureau du représentant américain au Commerce va lancer un processus permettant aux parties prenantes américaines de demander l'exclusion de certains produits chinois des droits de douane supplémentaires qui devraient être imposés à partir du 31 octobre, a annoncé mardi le ministère chinois du Commerce.

Le processus sera appliqué à la liste tarifaire américaine ciblant 300 milliards de dollars de produits importés de Chine, a précisé le ministère dans un bref communiqué.

Les parties prenantes américaines pourront soumettre leurs demandes d’exclusion du 31 octobre au 31 janvier. Elles devront fournir plusieurs informations, comme par exemple indiquer si le produit en question peut être remplacé, s'il est d'importance stratégique, ou s'il est lié au plan « Made in China 2025 » ou à d'autres programmes industriels chinois, ajoute le document.

Si la demande d'exclusion est approuvée, les tarifs douaniers imposés depuis le 1er septembre pourront être restitués, affirme le communiqué.

Cette semaine également, le conseiller d'État et ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, a déclaré lundi dans une interview accordée à l'Agence France-Presse à Paris que les dernières consultations économiques et commerciales entre la Chine et les États-Unis avaient fait des progrès considérables qui ont posé une base importante pour atteindre un premier accord partiel.

Selon une transcription de cette interview publiée sur le site Internet du ministère, M. Wang a indiqué que les faits avaient montré que la Chine et les États-Unis pouvaient absolument trouver une solution acceptable pour les deux pays, à condition qu'ils se lancent dans des consultations d’égal à égal dans un esprit de respect mutuel.

Dans le cas contraire, les discussions seraient interrompues ou subiraient un dur revers, a-t-il noté, ajoutant que de telles leçons devraient guider la conduite des négociateurs.

Selon M. Wang, les États-Unis ont imposé une guerre commerciale non souhaitée à la Chine et celle-ci doit prendre des contre-mesures nécessaires et raisonnables.

Beijing a pour objectif de protéger les droits et intérêts légitimes de la Chine tout en sauvegardant le système de libre-échange et les intérêts communs d'autres pays, dont la France, a-t-il affirmé.

Un accord entre la Chine et les États-Unis sera bénéfique non seulement aux deux pays, mais également à tous les autres pays du monde, a-t-il poursuivi.

La Chine ne profitera pas et n'affectera pas de tierce partie, et ne sacrifiera pas non plus de tierce partie, par exemple les relations sino-européennes, lors des consultations commerciales avec les États-Unis, a-t-il souligné.

M. Wang a déclaré que la Chine ouvrait son marché, qui dispose du plus grand potentiel mondial, à tous les pays, ajoutant que la porte de la Chine ne s'ouvrirait que plus largement pour les États-Unis, la France et le monde entier.

Il a également indiqué que la Chine espérait que l'UE créerait un environnement des affaires plus juste, plus équitable et non discriminatoire permettant aux entreprises chinoises d'entrer en Europe.

Qu'il s'agisse de discussions entre la Chine et les États-Unis, entre la Chine et l'UE ou entre l’UE et les États-Unis, de telles négociations devraient être engagées pour la sauvegarde commune du système de libre-échange, suivant la tendance de la mondialisation et construisant une économie mondiale ouverte, a ajouté M. Wang.