Un chemin difficile

L'arrestation de Mme Meng est liée à une enquête des autorités américaines sur Huawei au sujet de supposées transactions illégales avec l'Iran ayant débuté dès 2016, selon Reuters.

Les Etats-Unis ont porté leur attention sur Huawei il y a longtemps déjà. Même si Huawei a nié à plusieurs reprises son affiliation avec le gouvernement chinois, les Etats-Unis ont interdit en août à tout organisme gouvernemental d'acheter des produits et des équipements de Huawei et de ZTE.

Un rapport du Comité du renseignement de la Chambre des représentants des Etats-Unis publié en octobre 2012 mettait déjà en garde contre le « cyberespionnage » du gouvernement chinois aux Etats-Unis via les produits Huawei et ZTE. Ce rapport faisait suite à une enquête de 11 mois, selon Reuters.

Les Etats-Unis estiment depuis longtemps que les deux sociétés posent un risque pour la sécurité nationale, mais ils n'ont jamais expliqué publiquement les risques ni fourni de preuve que leurs équipements installés aux Etats-Unis puissent être manipulés par la Chine.

Bien que Huawei ait été interdit au sein du gouvernement américain, plusieurs petits opérateurs télécom américains cherchent à coopérer avec Huawei.

La contribution de la Chine

Malgré les préoccupations croissantes en matière de sécurité et d'espionnage, les entreprises technologiques chinoises telles que Huawei et ZTE continuent de contribuer de manière significative aux marchés étrangers en y localisant leurs activités de recherche et développement (R&D) et en favorisant une plus grande synergie entre les appareils, les réseaux et les plateformes.

« La capacité de combiner ces facteurs […] a rendu Huawei plus fort que ses rivaux étrangers Ericsson et Nokia », a déclaré au Global Times Xiang Ligang, directeur général du site d’information sur l'industrie des télécommunications cctime.com.

Des coûts plus faibles et sa rapidité de construction ont permis à la société chinoise de devancer ses rivaux étrangers, aidant ainsi Huawei à se démarquer sur les marchés étrangers, notamment au Royaume-Uni et en Allemagne.

« Huawei augmente ses revenus depuis 10 ans sur ce marché [des réseaux mobiles]. L’entreprise dispose également de la technologie 5G la plus mature et du déploiement le plus actif de bases 5G », a fait savoir Kevin Curran, professeur à l'Université d'Ulster, au Global Times le 5 décembre.

Bien que certaines entreprises de télécommunication étrangères au Royaume-Uni et en Nouvelle-Zélande aient dû abandonner leur projet d'utiliser des équipements fabriqués en Chine dans leur infrastructure 5G, suite à des décisions politiques, certaines ont reconnu la contribution de Huawei à l'industrie locale.

« Ils [Huawei] ont fourni du matériel RAN pour le réseau 4G de Spark depuis 2013, période au cours de laquelle ils ont été un bon fournisseur pour Spark », a indiqué Andrew Pirie, responsable des relations avec le principal opérateur télécom néo-zélandais Spark, lors d’un récent entretien avec le Global Times

« Huawei a également été impliqué dans le laboratoire 5G de Spark qui a été lancé récemment », a-t-il fait savoir.

L'architecte en chef de l’opérateur britannique BT, Neil McRae, a récemment déclaré qu'il n'existait qu'un seul véritable fournisseur 5G actuellement, à savoir Huawei, et que les autres devaient rattraper leur retard, bien que BT ait récemment retiré la société chinoise de ses principaux réseaux de téléphonie mobile, ont rapporté divers médias.