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Le TGV de modèle CRH380A en phase d'assemblage sur le site de production de CRRC Qingdao Sifang Co., Ltd, le 6 janvier 2015
Effets d'entraînement sur les pôles de compétitivité
La mise en service du TGV interurbain Beijing-Tianjin, en 2008, a marqué l'entrée du TGV dans la vie des Chinois. En une décennie à peine, il a provoqué un effet d'entraînement dans le développement de pôles industriels dont la production atteint des trillions de yuans et qui sont devenus l'un des principaux moteurs du développement économique chinois.
« Aujourd'hui, le secteur du TGV constitue une chaîne industrielle complète : depuis la fabrication des rames à celle des composants clés, en passant par les pièces mécaniques », souligne Shang Jing.
CRRC, l'entreprise où travaille Shang Jing, a son siège à Zhuzhou, une ville du Hunan que l'on qualifie parfois de « centre de la diplomatie du TGV. » Grâce à l'effet d'attraction que produit le secteur du TGV, des industries liées au transport ferroviaire se sont regroupées dans cette ville. Leur production recouvre presque l'ensemble des industries liées au transport ferroviaire. Ensemble, elles forment un centre industriel qui comprend la recherche-développement, la production, le service après-vente, la logistique. 70 % des pièces employées dans une rame de TGV sont fabriquées ici.
À ce jour, Zhuzhou compte 320 entreprises fabriquant des équipements de transport ferroviaire, dont 62 qui enregistrent un chiffre d'affaires annuel égal ou supérieur à 5 millions de yuans. « L'effet de regroupement devrait améliorer la compétitivité internationale des entreprises du secteur ferroviaire, jouer un rôle d'entraînement pour une trentaine d'autres secteurs industriels, ce qui permettra aux entreprises de se partager un marché international du transport ferroviaire estimé à 190 milliards d'euros », analyse Liu Youmei, membre de l'Académie d'ingénierie de Chine et directeur du comité des experts de Zhuzhou CRRC.
Sans doute, le développement du TGV a entraîné celui de secteurs tels que la sidérurgie, les nouveaux matériaux, les infrastructures et l'industrie mécanique. Pour Shang Jing, les exigences extrêmement élevées du TGV en matière de qualité, de sécurité et de coût, n'ont pu que stimuler le progrès des entreprises en amont. « Certaines industries bas de gamme, à bas coût ou à bas prix se transforment en industries à forte valeur ajoutée grâce à la modernisation technologique et des équipements, et cette transformation encourage le développement d'autres secteurs liés, et donc au final de toute l'industrie », observe-t-il.
À Qingdao, siège de CSR Qingdao Sifang, on peut constater cet effet de rayonnement. Autour de l'entreprise se rassemblent une centaine de fournisseurs de pièces et de composants. Dans tout le pays, on compte au total plus de 500 entreprises de ce genre, dont la production annuelle atteint une valeur de 100 milliards de yuans.
Dans la réalité, l'effet de rayonnement va plus loin encore. Le TGV joue également un rôle moteur dans l'économie régionale. « Le TGV va renforcer les liens économiques entre les villes et y produire des synergies, grâce à la circulation des capitaux, des techniques et des ressources humaines au travers de la région. En accroissant l'efficacité de la circulation des personnes, on améliore la qualité de la logistique. Le TGV renforce les liens entre régions voisines et encourage le développement économique entre ces régions », affirme Wang Lan, directeur de l'exploitation de l'Académie des sciences du chemin de fer de Chine.
L'important est que le développement du TGV chinois contribue non seulement à l'essor de l'économie chinoise, mais par l'exportation, il contribue aussi au développement économique des pays importateurs.
L'exportation du TGV chinois contribue à la croissance de l'économie locale
L'exportation du TGV chinois complète parfaitement la mise en œuvre de l'initiative des Nouvelles Routes de la Soie. En plus de ses avantages en termes de logistique, de coût et de réseau, les chemins de fer apportent un autre atout : le transport des marchandises lourdes et volumineuses.
À l'heure actuelle, les projets de coopération comme le TGV Jakarta-Bandung, le TGV Moscou-Kazan et le TGV Kuala Lumpur-Singapour sont sur les rails.
L'exemple de la construction du TGV entre Jakarta et Bandung, démarrée au début de 2016, illustre bien la coopération sino-indonésienne. Ce train à grande vitesse qui s'étend sur un tronçon de 150 km permettra de relier la capitale de Jakarta à la station balnéaire de Bandung, quatrième ville du pays. La vitesse prévue est de 350 km/h et la mise en service devrait avoir lieu dans les trois ans à venir, réduisant la durée du trajet de 3 heures à 40 minutes seulement.
Le TGV Jakarta-Bandung démontre l'avantage compétitif de la production chinoise. Celui-ci facilitera la vie des Indonésiens vivant dans ces deux villes et favorisera le développement de l'économie des régions voisines, sans compter celui du secteur ferroviaire. M. Soemarno, ministre des Entreprises publiques de l'Indonésie, a ainsi affirmé que le TGV Jakarta-Bandung transformerait les régions voisines en nouvelles zones de croissance économique et que cela jetterait une base solide à la construction d'une seconde ligne à grande vitesse, entre Jakarta et Surabaya.
Selon le maire de Bandung, une ville axée sur les services dont la croissance économique repose sur le commerce, l'investissement et le tourisme, le TGV apportera un afflux de touristes dix fois supérieur à celui d'autrefois et jouera donc un rôle de stimulant pour le développement de la ville.
« À l'heure actuelle, Bandung, ville privée de lignes ferroviaires, affiche un taux de croissance annuel de 8,8 %. Avec l'arrivée du TGV et un système de tram sur rail léger, le taux dépassera 10 % », prévoit-il. La mise en œuvre du projet du TGV Jakarta-Bandung va promouvoir directement le développement des secteurs comme la métallurgie, l'industrie manufacturière et les infrastructures, créer de nouveaux emplois, accélérant ainsi la restructuration industrielle.
Par DANG XIAOFEI
Source: french.china.org.cn |
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