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Initiative des Nouvelles Routes de la Soie : des opportunités pour l'Europe !

French.china.org.cn | Mis à jour le 21. 07. 2017 | Mots clés : Soie

 

Le 7 mai 2017, un cargo de China Cosco Shipping Corporation Limited (COSCO) est parti d'un terminal à conteneurs du port grec du Pirée. Depuis la prise en charge des terminaux II et III par COSCO, ceux-ci jouent un rôle de plus en plus important sur la Route maritime de la Soie.

« La Ceinture et la Route », projet du siècle

Aujourd'hui, en 2017, la Chine propose à nouveau de travailler ensemble. Cette fois-ci pas en tant que pays qui ouvre son économie, mais en tant que poids lourd de l'économie mondiale. Afin de booster l'initiative des Nouvelles Routes de la Soie, le gouvernement chinois a invité des représentants de la communauté internationale à Beijing, du 14 au 15 mai, pour participer au premier Forum dédié à cette initiative. Et la communauté internationale a répondu présent. Plus de cent pays ont envoyé des délégations en Chine. Le président russe Vladimir Poutine et le président turc Recep Tayyip Erdoğan se sont déplacés en personne pour prendre la parole aux côtés de Xi Jinping lors de la cérémonie d'ouverture.

Parmi les représentants de pays membres de l'UE, on a vu arriver dans la capitale chinoise les premiers ministres polonais, hongrois, tchèque et grec ; l'Italie était représentée par son premier ministre Paolo Gentiloni, l'Espagne par Mariano Rajoy. Angela Merkel et Theresa May ont envoyé des membres de leur gouvernement, et la France en pleine transition présidentielle n'a pas non plus été représentée au plus haut niveau. Pour l'Allemagne c'est finalement la ministre de l'Économie Brigitte Zypries qui prit part au Forum.

Dans le cadre de cette initiative, la Chine prévoit d'investir largement dans de vastes projets d'infrastructures. On parle d'un réseau entièrement neuf de routes, de voies ferrées, de ports et d'aéroports entre l'Europe et l'Asie, mais aussi de la mise en place de pipelines et de centrales électriques. C'est ainsi que l'on verra, ces prochaines années et décennies, revivre l'ancienne Route commerciale de la Soie, conformément à la vision du président chinois. Xi Jinping a annoncé qu'environ 900 milliards de dollars seront investis dans ce projet géant, le plus gros programme d'investissement depuis des décennies.

En Occident, on se pose des questions sur les différentes façons d'évaluer l'émergence de la Chine. Doit-on craindre cette longue poignée de main tendue à l'Europe ? « Certainement pas », tranche M. Wagner. « Mais on peut l'observer de manière critique, comme c'est d'ailleurs le cas en Europe, ajoute-t-il. Ce serait sûrement une erreur de n'en dire que du bien. »

« Je suis d'avis d'accepter les voix critiques, qui sont indispensables. Tout n'est pas bon dans chacun des progrès de l'humanité, même si dans l'ensemble il apporte des améliorations et nous rend plus heureux. On devrait, à mon avis, toujours douter et examiner. Il est dangereux de ne considérer qu'une face de la médaille et de ne penser que d'une façon. Je pense que l'initiative des Nouvelles Routes de la Soie est extrêmement intéressante en tant que telle et qu'on doit en tous les cas la soutenir, affirme le président de la Société Suisse-Chine. Mais il faut également se poser des questions et détecter à temps d'éventuels problèmes futurs. »

La Suisse participe à cette initiative depuis ses tout premiers instants. « Par exemple, notre pays a joué un rôle tout à fait central lors de la phase préparatoire à la fondation de la Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures (AIIB). Certes, notre participation au capital n'est pas élevée, mais nous avons participé dès sa création. Les bonnes relations qui existent entre la Suisse et la Chine nous offrent la possibilité de participer, au présent et à l'avenir, à divers projets dans le cadre de l'initiative des Nouvelles Routes de la Soie », affirme M. Wagner.

D'ailleurs la Suisse endosse souvent, dans toute une série de domaines, une fonction de pionnier de l'Europe de l'Ouest dans ses relations avec la Chine, c'est du moins l'avis de l'ancien fonctionnaire zurichois. Et il semble que l'on voie les choses de la même façon en Chine. C'est ainsi que le président chinois Xi Jinping se rendit à Davos pour y assister au Forum économique mondial en janvier 2017 dans le cadre d'une visite d'État de quatre jours en Suisse, sans profiter de l'occasion pour visiter d'autres pays européens. À Davos il tint un discours enflammé de soutien à la liberté du commerce et pour une prospérité commune. Cela à une époque où de nombreux pays sont tentés par le protectionnisme et les tendances isolationnistes.

Au Forum « la Ceinture et la Route » qui s'est tenu à Beijing à la mi-mai, la Suisse était représentée par sa présidente Doris Leuthard, ce que M. Wagner considère comme un signal fort. « Contrairement à des pays importants d'Europe de l'Ouest qui n'ont envoyé que des représentants de second ordre, la Suisse a fait acte de présence. C'est important car cela construit la confiance », conclut-il.

Ce concept des Nouvelles Routes de la Soie est encore un peu abstrait pour la population suisse, affirme M. Wagner. « Ce terme est pratiquement inconnu du grand public. Si l'on pose la question à des personnes qui ont affaire en Asie, au contraire, tous connaissent le principe de ''la Ceinture et la Route''. Je crois que l'un de nos devoirs, notamment par l'intermédiaire de la Société Suisse-Chine que je représente, est d'attirer l'attention sur ce programme gigantesque et plein d'avenir. Le fait est qu'il ne s'agit pas simplement d'un projet pour 2017, mais bien d'une entreprise qui se poursuivra pendant des décennies », ainsi qu'il résume l'échelle de l'entreprise.

« Car, au-delà de la distance qui nous sépare de la Chine et qui semble importante à première vue, l'initiative des Nouvelles Routes de la Soie offre de grandes opportunités de coopération aux pays d'Europe. Les possibilités pour le marché européen sont immenses, puisque nous disposons en Europe d'une industrie hautement perfectionnée et qualifiée, par exemple dans le domaine du transport ferroviaire, de la construction d'infrastructures et de l'ingénierie, sans compter l'aéronautique. De même, le secteur de la protection de l'environnement est chez nous riche d'expérience et nous pouvons donc influencer les projets de façon à ce que le progrès économique ne soit pas en contradiction avec le progrès écologique, mais qu'au contraire ils se complètent. Je crois que nous disposons en Europe d'une excellence à faire valoir, une culture et un savoir-faire économique, par exemple par nos zones urbaines ou rurales écologiquement protégées », considère-t-il.

Et la Suisse, il en est convaincu, aura sa part d'opportunités à saisir dans le projet global, même s'il pourrait s'agir de contrats à petite échelle. « Dans le cas de la petite Suisse, c'est bien sûr des fonctions de niche qui s'offriront principalement, mais elles peuvent s'avérer décisives. Je pense par exemple au domaine du financement, un secteur qui est traditionnellement un point fort de la Suisse, ou encore aux installations électrotechniques, secteur d'excellence helvétique. » Il n'exclut pas non plus des coopérations dans la prise de mesures de sécurité et les technologies de sécurisation, deux domaines où la demande mondiale ne cesse de croître. D'autre part, la Suisse s'enorgueillit de ses excellentes capacités managériales, notamment dans le secteur des transports publics de proximité. Ici aussi les échanges de compétences sont envisageables, affirme M. Wagner.

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Source: La Chine au Présent

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