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L’AIIB ravive la mondialisation

French.china.org.cn | Mis à jour le 30. 03. 2017 | Mots clés : AIIB,mondialisation

L’émergence de la Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures (AIIB) a eu deux implications mondiales majeures.

La première concerne la disponibilité supplémentaire de finances pour le développement des infrastructures régionales. Les institutions financières traditionnelles, comme le Fonds monétaire internationale, la Banque mondiale, la Banque asiatique de développement et la Banque africaine de développement, ont financé de nombreux projets de développement dans de nombreux pays.

L’AIIB vient cependant en complément des voies existantes de financement des projets multilatéraux, en créant un corpus de fonds destinés spécifiquement au développement des infrastructures. Celles-ci font partie des besoins les plus importants dans la plupart des pays, notamment en Asie. A cet égard, l’importance de l’AIIB pour l’Asie est facilement compréhensible.

La deuxième implication majeure de l’AIIB est le réagencement de l’équilibre mondial des pouvoirs autour d’elle. Les pays développés occidentaux ont traditionnellement dominé les institutions financières mondiales, comme le FMI ou la Banque mondiale. Néanmoins, les grandes économies de marché émergentes, dont Chine, l’Inde et le Brésil, ne sont pas satisfaites de ces institutions financières traditionnelles, car leur rôle y est limité comparé à la taille actuelle de leurs économies.

L’AIIB constitue un changement majeur à cet égard. Dirigée par la Chine, celle-ci a évolué comme une institution financière internationale, qui vise à donner une place bien plus grande aux marchés émergents dans la prise de décision institutionnelle et le financement des projets. Dans ce processus, elle a attiré des pays prêts à contribuer à une architecture financière mondiale dirigée par la Chine.

L’AIIB a progressé sur la voie d’une initiative multinationale et le leadership apporté par la Chine est indéniable. Etant donné sa croissance économique rapide au cours des trois dernières décennies et l’influence géostratégique qu’elle a ainsi accumulée, la Chine est désormais une puissance majeure et un acteur mondial incontournable. Malgré cela, chaque initiative menée par la Chine - même pour le développement économique à travers la construction d’infrastructures - soulève immanquablement des questions sur ses intérêts stratégiques. L’AIIB ne fera pas exception.

Jusqu’à présent, le succès de l’AIIB se base sur ses progrès, malgré le fait d’être considérée par beaucoup comme une initiative de la Chine pour accroître son influence stratégique mondiale. De plus en plus de pays ont rejoint l’AIIB, dont des acteurs essentiels du FMI et de la Banque mondiale. Certains de ces pays sont même des alliés stratégiques des Etats-Unis, malgré les tentatives de ces derniers de persuader leurs alliés de se tenir à l’écart de l’AIIB, clairement dérangés par son influence grandissante.

Nonobstant, nombre de ses alliés ont rejoint l’AIIB, dont certaines économies majeures comme l’Australie, la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni et, plus récemment, le Canada. L’engagement principalement non-régional de ces économies majeures envers l’AIIB est représentatif de l’attrait positif de la banque envers la communauté internationale en tant qu’institution financière. De fait, ces pays n’ont pas hésité à aller contre la volonté des Etats-Unis en choisissant de rejoindre l’AIIB. Cela montre la flexibilité que ces pays souhaitent avoir lorsqu’ils prennent des décisions stratégiques.

La question du choix pour la plupart des économies majeures pointe également vers l’émergence d’un nouveau développement de l’AIIB. Son engagement pour la construction des infrastructures pourrait bien être le déclencheur d’une nouvelle dynamique économique, à un moment où beaucoup de pays enregistrent une croissance ralentie ou nulle du fait de la tendance généralisée à l’anti-mondialisation et au protectionnisme. Dans ce contexte, l’AIIB peut effectivement être vue comme une plateforme et une initiative pour faire avancer la mondialisation.

Alors que la mondialisation subit des revers dans le monde développé, les pays en développement et les marchés émergents continuent de soutenir le libre-échange, car ils croient à ses bénéfices considérables. L’AIIB peut être utile à cet égard, en finançant des projets d’infrastructure qui augmentent les capacités de ses pays membres à participer dans le commerce mondial par des chaînes de valeur durables. En tant que telle, une grande partie de l’accueil positif dont bénéficie l’AIIB provient des bénéfices qu’elle peut apporter pour raviver la mondialisation.

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Source: french.china.org.cn

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