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Le G20 en passe de devenir une plateforme de gouvernance sur le long terme

French.china.org.cn | Mis à jour le 29. 07. 2016 | Mots clés : G20

Le Sommet du G20 se tiendra à Hangzhou début septembre. La Chine a de grands espoirs dans le succès du G20 qu'elle organise, l'événement diplomatique le plus important de l'année pour le pays. A deux mois de cette rencontre de deux jours, les agendas sont déjà bien remplis, notamment avec la volonté de Beijing de faire passer le G20 d'un mécanisme de réponse en cas de crise à une plateforme de gouvernance sur le long terme.

Le poids économique et l'agilité grandissante de la Chine dans la gestion des affaires internationales pourraient, selon les experts, s'avérer avantageux pour faire avancer les choses, notamment en amenant les principales économies industrialisées, ainsi que les marchés émergents, à s'attaquer aux causes premières de l'affaiblissement de la croissance mondiale.

Le mécanisme du G20, en tant que principale plateforme pour la coopération économique internationale, s'est longtemps concentré sur la coordination des politiques fiscales et monétaires des principales nations développées et en développement, face aux crises financières internationales.

Mais depuis la crise financière de 2008, après huit années d'une faible reprise, l'urgence se fait sentir parmi les membres du G20 pour une action collective sur des aspects plus fondamentaux de l'économie mondiale.

Un temps fort du Sommet à venir sera de développer un plan pour la croissance innovante, qui inclue un plan d'action concret pour la mise en place d'une nouvelle révolution industrielle et de l'économie numérique.

« Il s'agit du premier Sommet du G20 avec un objectif d'impulsion sur le long terme de la croissance mondiale », déclarait en mai le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi.

« Les politiques fiscales et monétaires ne peuvent servir que comme outils contracycliques pour aider à dissiper la volatilité sur le court-terme », explique le professeur Zhu Jiejin, de l'Université Fudan.

Selon lui, le consensus sur l'innovation a été un accomplissement durement gagné sous la présidence chinoise, étant donné l'importante volatilité du marché au premier trimestre 2016.

L'innovation et les réformes

Le ministre suisse des Finances, Ueli Maurer, a souligné l'importance accordée par la Chine au soutien à l'innovation et à d'autres réformes structurelles qui, selon lui, sont importantes pour augmenter la productivité et assurer la qualité et la durabilité de la croissance : « A cet égard, le Plan du G20 pour une Croissance innovante représente un agenda ambitieux vers un nouveau paradigme de la croissance basé sur la connaissance, ainsi que sur des technologies nouvelles et plus propres », a-t-il déclaré.

Un autre point notable lors du G20 sera de définir les étapes pour la mise en place de l'Agenda des Nations unies pour le développement durable 2030 (Agenda 2030). C'est la première fois que le développement reçoit la priorité dans un cadre mondial de politiques macro-économiques.

Huang Wei, une chercheuse de l'Académie chinoise des Sciences sociales (ACSS), souligne la nature systématique de la mise en œuvre des objectifs de développement des Nations unies, qui incorporent des dimensions sociales et environnementales en plus de la croissance : « Nous ne pourrons résoudre les problèmes fondamentaux de l'économie mondiale qu'avec une approche holistique. Le G20 ne s'occupait [auparavant] que de problèmes spécifiques », explique-t-elle.

Pour Chen Fengying, chercheuse à l'Institut de Chine des relations internationales contemporaines, le G20 a étendu son principal objectif politique vers une croissance forte, durable et équilibrée, qui fut énoncée lors du Sommet de Pittsburgh en 2009.

Par ailleurs, au milieu d'un commerce en berne et d'investissements en perte de vitesse, le G20 de cette année a ouvert, sous la présidence chinoise, une voie nouvelle et plus substantielle pour stimuler la croissance : un rassemblement des ministres du Commerce pour promouvoir le commerce et les investissements internationaux.

« Nous nous sommes attaqués à des questions concrètes, car la Chine a pris l'initiative de mettre en place des groupes de travail pour le commerce et les investissements et a abattu beaucoup de travail, ce qui a été très productif », indique Rita Teaotia, secrétaire du commerce au Département indien du Commerce.

Cela pourrait être l'une des avancées majeures du Sommet de cette année. Beaucoup de problèmes structurels sur le long-terme dans l'économie mondiale ont quelque chose à voir avec le commerce et l'investissement, ajoute-t-elle.

La Chine jouera également un rôle plus éminent dans les affaires internationales.

« A la différence de l'organisation d'autres rassemblements régionaux, comme la Coopération économique pour l'Asie-Pacifique (APEC), c'est la première fois que la Chine organisera un sommet de gouvernance économique mondiale », explique Chen Fengying.

Pour Zhu Jiejin, la Chine, en tant que plus grand pays en développement du monde, a la responsabilité de promouvoir une gouvernance plus équilibrée de l'économie mondiale : « La naissance du G20 a brisé le mythe du G7 et permis l'exploration de différentes voies pour la croissance. »

Le rôle grandissant de la Chine dans la gouvernance économique mondiale est un point de vue largement partagé.

Pour Tim Harcourt, de l'Université de Nouvelle-Galles du Sud en Australie, « il existe probablement des moyens de construire de nouvelles institutions étant donné l'essor de l'Asie et l'essor de la Chine. […] Je pense qu'à certains égards, le G20 peut jouer ce rôle. »

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Source: La Chine au Présent

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