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KOU LIYAN*
Pour ceux qui ne la comprennent pas complètement, la Chine produit une image de pays conservateur et introverti. Cependant, plus vous en apprenez sur ce pays, et mieux vous comprenez comment la philosophie de l'ouverture l'a influencée au cours des quatre dernières décennies. La stratégie dite du développement ouvert est l'un des points clés du XIIIe Plan quinquennal. Mais certains se demandent peut-être pourquoi le concept d'ouverture, qui fait de longue date l'unanimité en Chine, est une fois de plus souligné.
Avancer avec le monde
Depuis 2008, la crise financière et les chocs géopolitiques ont poussé de nombreux pays à revenir vers des principes d'exclusivité et d'auto-protection ou vers la formation d'alliances défensives. Des pays importants, dont les États-Unis, le Japon et certains pays européens, ne souhaitent plus développer leurs politiques publiques sur un plan global, préférant se comporter en groupuscules, excluant des parties du monde de leur cercle de coopération internationale. Si cette tendance devait se prolonger, une régression de la mondialisation et des réussites de la modernisation pourrait bien en être la conséquence. Pire, cela pourrait plonger les liens qui unissent les différents pays dans un état dangereux de confiance limitée et de confrontations sporadiques. Dans ce contexte, il est impératif que les différentes parties du monde se tendent la main et s'ouvrent aux échanges.
Après près de 40 ans de réforme et d'ouverture, la Chine est désormais profondément intégrée dans le monde. Dans un sens, aucune partie ne peut agir indépendamment de l'autre. Malgré le fait qu'elle possède des systèmes industriels relativement complets, un marché important et un territoire immense, la Chine ne peut pas s'appuyer uniquement sur le « Made in China » pour satisfaire la demande dans tous les aspects de la vie de ses citoyens. Une recherche de l'autarcie pourrait même conduire vers une récession économique. Par ailleurs, le monde ne pourrait pas bénéficier des mêmes facilités et des mêmes avantages s'il devait se passer des produits fournis par la Chine. L'ouverture, pour la Chine comme pour le monde, n'est pas une simple stratégie, mais une exigence. Par le passé, cela aurait pu constituer une stratégie parmi d'autres. Mais de nos jours, l'ouverture est une nécessité qui doit être approfondie et élargie sans cesse.
La stratégie du développement ouvert représente une nouvelle étape de l'ouverture. Les relations entre la Chineet le monde évoluent. En plus d'accumuler des réserves de change par ses exportations et d'attirer des investissements de la part d'entreprises étrangères, la stratégie d'ouverture de la Chine est aujourd'hui destinée à faciliter le développement d'une économie ouverte à un degré plus important. Celle-ci comprend une demande coordonnée entre les marchés domestique et extérieurs, un meilleur équilibre entre importations et exportations, une importance égale accordée aux investissements étrangers et à l'internationalisation des entreprises chinoises. Elle accordera aussi une importance égale à l'introduction de capitaux, de technologies et de compétences étrangers.
Le développement ouvert, un concept introduit par le 13e Plan quinquennal, va bien au-delà d'une simple « levée des barrières » vis-à-vis du reste du monde. Entre-temps, de nouvelles perspectives remplaceront l'ancienne distinction, traditionnelle mais obsolète, entre ce qui distingue « l'intérieur » et « l'extérieur » de l'enceinte.
Avec son économie qui est désormais la seconde au monde, la Chine se connecte étroitement et en profondeur au reste du monde, et cela dans tous les domaines. De nos jours, le concept de développement ouvert se comprend le mieux du point de vue de la perspective de l'intégration. Le caractère mutuellement bénéfique des coopérations est souvent souligné en Chine, alors que le pays révise son approche de « l'ouverture et de l'apprentissage auprès du reste du monde » en « adoption du développement ouvertet avancée de conserve avec le reste du monde. » En se développant sur un mode plus ouvert, la Chine doit prendre une part plus active à la gouvernance économique du monde, notamment dans des domaines tels que la fourniture du service public, de la réduction de l'écart entre les politiques institutionnelles annoncées pour la gouvernance globale et les réalités qu'elles recouvrent, et l'établissement d'une communauté d'intérêts avec d'autres pays, et celle d'un futur partagé pour l'ensemble de l'humanité.
Source: La Chine au Présent |
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