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Opportunités d'investissement
Huit ans après la crise financière globale de 2008, l'économie des pays développés, comme les États-Unis et l'Europe, reste à la peine et ces pays éprouvent des difficultés à appliquer les réformes structurelles propres à stimuler le dynamisme et la compétitivité de leur économie, comme l'abaissement des salaires, le détricotage des programmes sociaux, la suppression de l'effet de levier et la réduction du déficit budgétaire. Ces pays risquent d'entrer dans un cycle de faible croissance de longue durée, comme le Japon depuis l'éclatement de sa bulle immobilière et boursière en 1991, réduisant d'autant la demande internationale, obligeant la Chine à baser sa croissance de plus en plus sur la demande intérieure.
Le gouvernement chinois est engagé sur un plan qui consiste à doubler, d'ici 2020, le PIB et les revenus des ménages par rapport à 2010. Pour y parvenir, la croissance économique devra se maintenir à un niveau d'au moins de 6,5 % par an pendant la période du XIIIe Plan quinquennal (2016-2020). En raison de la faiblesse de la demande extérieure, la réalisation de cet objectif dépendra de l'augmentation de la demande intérieure, soit l'investissement et la consommation. De fait, ces deux secteurs sont prometteurs en Chine.
Premièrement, du côté de l'offre, la remise à niveau de l'industrie a un énorme potentiel. En tant que pays à développement intermédiaire, la Chine voit certains de ses secteurs industriels, comme l'acier, le ciment, le verre plat, l'aluminium, la construction navale, confrontés des surcapacités. Mais dans le même temps, des secteurs traditionnels à forte intensité de main-d'œuvre perdent leur avantage comparatif en raison de l'élévation des salaires. La seule solution est une montée en gamme de ses industries pour réaliser un taux de rentabilité économique plus élevé, un programme qui présente d'immenses opportunités d'investissement.
Deuxièmement, bien que la Chine ait déjà investi de façon considérable dans les infrastructures, ces travaux se concentrent principalement sur les autoroutes, les voies ferroviaires à grande vitesse, les aéroports et les ports reliant les villes entre elles, mais ils restent insuffisants à l'intérieur des villes, où le métro et les réseaux de canalisations laissent à désirer. De fait, l'investissement en matière d'infrastructures urbaines devrait permettre de réduire certains coûts, et partant de relever l'efficacité économique du pays.
Troisièmement, il faut améliorer l'environnement. Les investissements dans ce domaine apporteront un important bénéfice social à la Chine, qui est confrontée à une grave pollution due à son développement économique très rapide.
Quatrièmement, la population urbaine représente 56 % en Chine, contre plus de 80 % en général dans les pays développés. Avec l'accélération de l'urbanisation, des investissements immenses seront nécessaires dans le logement, les infrastructures urbaines et les services publics.
Le plus important, c'est qu'il ne s'agit pas ici de relance purement keynésienne de l'activité, la plupart des programmes d'investissement visant la mise à niveau de l'économie est le fait d'entrepreneurs qui agissent selon leurs avantages comparatifs et en fonction de la demande du marché, venant compléter des programmes de construction d'infrastructures et de protection de l'environnement financés par l'État.
Malgré le ralentissement de la croissance, il reste en Chine quantité d'opportunités d'investissement, et c'est la différence la plus importante avec les pays développés. En effet on ne sait pas, dans les économies développées, d'où viendra le prochain point de croissance, parce que les industries et les technologies y sont déjà à l'avant-garde mondiale et que le potentiel de mise à niveau est restreint. Dans ces pays, les infrastructures sont déjà réalisées, l'environnement est satisfaisant, l'urbanisation est achevée. C'est pourquoi leur expérience ne peut pas servir de référence au développement chinois. C'est ce que le premier ministre Li Keqiang faisait remarquer lors des « deux sessions » de 2015 : la Chine dispose d'une énorme marge de manœuvre devant le ralentissement économique.
Source: La Chine au Présent |
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