Peugeot conclut un accord avec Dongfeng après l'annonce de son déficit

PSA Peugeot Citroën prévoit de construire de nouvelles voitures et de se développer en Asie, selon un plan de sauvetage français conclu en accord avec Dongfeng en Chine, a annoncé hier le constructeur automobile, tandis qu'il affichait une perte de 3,2 milliards de dollars, soulignant l'ampleur de la tâche à accomplir.

Le groupe parisien a révélé que l'accord permettrait d'injecter 3 milliards d'euros (4,1 milliards de dollars) dans son capital, lui laissant ainsi plus de temps pour se restructurer après deux siècles de gestion familiale.

Le groupe Dongfeng Motor et l'État français verseront 800 millions d'euros chacun pour acquérir 14 % du constructeur et reprendre les parts cédées par la famille Peugeot.

L'action Peugeot a bondi de 9 % suite à l'annonce des nouveaux objectifs dans le cadre du partenariat avec Dongfeng, permettant la fin des opérations de trésorerie de l'an dernier visant à atteindre un objectif de rétablissement provisoire.

« L'amélioration de la conjoncture en Europe commence à se ressentir dans l'entreprise », a noté Erich Hauser, analyste pour ISI Group, ajoutant qu'il était « surpris de voir à quel point les résultats de PSA avaient été meilleurs au second semestre » de l'année dernière.

Toutefois, Peugeot a annoncé une perte nette de 2,32 milliards d'euros, et a averti que ses comptes ne pourraient retrouver l'équilibre qu'à l'horizon 2016, soit un an plus tard que prévu initialement.

Peugeot a été l'une des principales victimes d'une chute de six ans du marché de l'automobile en Europe. Les spécialistes du secteur estiment que le groupe a été trop lent à s'adapter à la concurrence et avait manqué l'occasion d'approfondir des partenariats avec BMW, Toyota et Mitsubishi Motors.

Le directeur financier du groupe, Jean-Baptiste de Chatillon, a déclaré que Peugeot utiliserait les nouveaux capitaux pour rattraper son retard dans la technologie hybride, les voitures à bas prix et les marchés méditerranéens où il a été dépassé par son rival français Renault-Nissan.

« Tout est en place pour donner à Peugeot sa place de grand constructeur automobile international », a déclaré M. Chatillon. « Nous avons les produits, les équipes, le savoir-faire et nous avons maintenant un nouveau propriétaire équilibré et stable. »

Le nouveau PDG Carlos Tavares a noté qu'il y avait encore « d'immenses améliorations possibles » sur les coûts.

« Notre défi est d'être le meilleur d'Europe en termes de modèle de fabrication et de distribution, ce qui n'est assurément pas le cas aujourd'hui », a-t-il souligné.

Malgré la réduction de 30 % de la division automobile de base de Peugeot à 1,04 milliard d'euros l'an dernier, la dette nette du groupe a augmenté environ du même montant pour atteindre 4,15 milliards d'euros, en dépit de réductions d'investissement majeures.

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