PSA : Dongfeng, un partenaire de choix pour une augmentation de capital

Par : Yann |  Mots clés : automobile, Dongfeng, GM, Daniel F. Akerson, PSA Peugeot-Citroën
French.china.org.cn | Mis à jour le 17-10-2013

Le géant automobile français PSA Peugeot-Citroën espère trouver au plus vite un partenaire en mesure de l'aider à sortir de la crise. Une délégation constituée de hauts fonctionnaires français, des cadres supérieurs de l'entreprise et des représentants des banques d'investissement va se rendre en Chine pour négocier avec le chinois Dongfeng son entrée au capital de PSA, et signer, le cas échéant, un accord d'ici quelques semaines.

Dongfeng ne voit pourtant pas les choses de la même façon. Certains membres de la direction ayant d'ailleurs indiqué qu'il était encore trop tôt pour parler d'accord, bien que le sujet ait été abordé.

Habituellement, lorsque deux parties parviennent à un accord, elles signent dans un premier temps une lettre d'intention non contraignante, avant de réaliser un audit fonctionnel. Si l'audit est convaincant, les parties contractantes signent un accord formel qui est soumis à l'examen administratif des autorités gouvernementales. L'opération d'acquisition de capital ne peut débuter qu'une fois que le projet reçoit le feu vert des autorités.

Dongfeng doit prendre le temps de se renseigner sur l'ensemble des activités du groupe PSA, un processus qui s'annonce d'ores et déjà laborieux, d'autant plus que près des deux tiers des revenus du groupe sont issus d'un marché européen qui peine depuis deux ans à sortir de la dépression. Dans le pire des scénarios, PSA se retrouverait avec une caisse entièrement vide d'ici un ou deux ans et n'aurait alors plus d'autre choix que d'accepter l'offre d'un acquéreur potentiel, qu'il s'agisse ou non de Dongfeng.

« La signature ou non d'un accord dépendra des exigences de Dongfeng et de ce que PSA peut lui offrir », a indiqué un professionnel du secteur automobile.

En réalité, les choix qui s'offrent à PSA ne sont pas nombreux. Le directeur exécutif du constructeur américain GM, Daniel F. Akerson, a en effet refusé voilà peu d'accroître sa participation au capital de PSA. Dongfeng, son partenaire principal en Chine, devient ainsi le candidat idéal, d'autant plus que la coopération entre les deux entreprises demeure positive jusqu'à présent. Il est donc préférable pour PSA de négocier avec Dongfeng plutôt que de rechercher un nouveau partenaire chinois. PSA n'a en fait jamais tendu la main à quelque autre entreprise chinoise, pour autant que l'on sache.

Face à PSA, géant automobile en souffrance, Dongfeng doit rester plus discret que d'habitude. Le chinois sait que le français a essuyé près de 5 milliards d'euros de perte en 2012, et que les prévisions annoncent une perte de 1,5 milliard d'euros cette année sur le marché européen. Selon Lu Feng, responsable de la gestion financière chez Dongfeng, « Nous ignorons combien d'argent PSA peut encore brûler, mais nous avons besoin d'en savoir plus que ce qui est inscrit sur les feuilles de compte. Nous devons par exemple connaître les progrès réalisés au niveau du plan de redressement. Il faut tout d'abord voir si nous pouvons nous mettre d'accord sur les risques qu'encourt l'entreprise. »

Par ailleurs, il faut comprendre que Dongfeng n'a pas non plus intérêt à laisser passer une chance d'entrer au capital de PSA à un prix raisonnable, puisqu'il s'agit ici de faire d'une pierre deux coups.

D'abord, en tant que partenaire principal de PSA en Chine, il n'est pas enviable pour Dongfeng de voir ce dernier racheté par une quelconque entreprise au bord de la faillite, une telle opération pouvant en effet s'avérer nuisible à sa coopération avec PSA en Chine, sans oublier le risque de devoir tout recommencer à zéro avec la nouvelle direction à la tête de son partenaire français. « Ayant établi une joint venture avec PSA voilà quelques années, nous connaissons bien la valeur de ses technologies et de ses marques, sinon nous aurions déjà rejeté son offre », a indiqué Lu Feng.

Ensuite, Dongfeng espère régler, au travers des coopérations internationales, certaines faiblesses en matière de savoir-faire, de plateformes et de développement de ses marques autonomes. Dongfeng pourrait se développer bien davantage s'il arrivait à établir une coopération ou une alliance avec PSA dans les domaines de la production et des technologies.

PSA acceptera-t-il l'offre de Dongfeng ? Nous devrions probablement avoir la réponse d'ici six mois. Si tout se passe bien, ce sera à Dongfeng de trouver une solution pour sortir son partenaire français de la crise.

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