Selon la version chinoise du Financial Times, le forum économique mondial de Davos (en Suisse) coïncide cette année avec la période du Nouvel An chinois, et la Chine vient de briser une tradition de trente ans en ne dépêchant pas de hauts fonctionnaires sur place.

Beijing avait consulté au cours de l'année dernière le comité organisateur en suggérant d'avancer la date, afin que les plus hauts responsables chinois puissent participer à la rencontre. « Imaginez-vous que ce forum soit organisé à Noël ? De nos jours, un forum économique sans la Chine, quel que soit le pays hôte, est embarrassant. Pas pour la Chine, mais pour les organisateurs », estime Cheng Li, de la Brookings Institution américaine.

La Chine sera représentée par Zhang Xiaoqiang, vice-ministre de la Commission nationale pour le développement et la réforme, et par le chef de l'exécutif de Hong-Kong, Donald Tsang, un habitué du forum de Davos.

Depuis 1979, lorsque la Chine a officiellement rejoint le Forum économique mondial à l'aube de l'ère de réforme et d'ouverture de Deng Xiaoping, le pays a envoyé des Premiers ministres ou vice-Premiers ministres en représentation lors de cette rencontre.

En pleine crise financière mondiale en 2009, le Premier ministre Wen Jiabao a prononcé un discours clé à Davos, suivi d'un plan de relance de 4000 milliards de yuans.

Les observateurs estiment que l'absence des hauts fonctionnaires cette année indique peut-être l'accent mis par Beijing sur ses questions de politique intérieure, en particulier avec le changement de dirigeants à venir, qui se produit une fois par décennie.

« Cette année a une signification politique particulière. Les dirigeants chinois se concentreront sur les questions internes, comme cela se produit aux États-Unis », explique Zheng Yongnian, spécialiste de la politique chinoise à l'Institut d'Asie orientale de l'Université nationale de Singapour.