Le capitalisme doit être redéfini pour mieux servir la société, a déclaré mercredi le dirigeant d'une organisation syndicale internationale, à l'ouverture de l'édition 2012 de la conférence annuelle du Forum économique mondial de Davos.

S'exprimant au cours de la première des 250 sessions que doit comporter la rencontre annuelle, placée sous le thème "Le capitalisme du 20e siècle nuit-il au capitalisme du 21e siècle ?", Mme Sharan Burrow, secrétaire générale de la Confédération syndicale internationale (CSI), a indiqué que les écarts croissants de revenus et le taux élevé de chômage, particulièrement parmi les jeunes, montraient que le système capitaliste avait failli à ses devoirs envers la société.

Le monde des affaires "a perdu sa bousole morale", a-t-elle affirmé.

"Nous devons élaborer un nouveau modèle. Nous devons le redéfinir entièrement. Il faut mettre un terme à la cupidité. Tant que les employeurs et les travailleurs ne se mettront pas à discuter avec les gouvernements, le système continuera à échouer", a estimé la secrétaire générale de la CSI.

Cependant, tous les participants de la réunion ne partageaient pas l'opinion de Mme Burrow.

"La communauté des affaires n'a pas perdu ses principes moraux", a rétorqué David M. Rubenstein, co-fondateur et directeur général du groupe Carlyle, une société à capitaux privés chargée de gérer des avoirs à l'échelle internationale.

"Le capitalisme est peut-être un mauvais système économique, mais il reste le moins mauvais de tous", a-t-il relevé.

Klaus Schwab, fondateur et président exécutif du Forum économique mondial, a quant à lui soulevé la question de savoir si le modèle capitaliste hérité du 20e siècle répondait encore aux réalités du 21e siècle. C'est pourquoi l'édition 2012 du sommet de Davos a choisi pour intitulé général : "La Grande transformation - élaborer de nouveaux modèles".