Les pays en développement ont parlé lundi d'une même voix tout en appelant au maintien du protocole de Kyoto, tandis que l'Union européenne (UE) et les Etats-Unis sont en désaccord sur ce qui sortira de la Conférence de l'ONU sur le changement climatique.
Au nom du Groupe des 77 (G-77) et de la Chine, à l'inauguration de la Conférence de l'ONU sur le changement climatique à Copenhague, l'ambassadeur Ibrahim Mirghani Ibrahim, le responsable en chef de la délégation soudanaise, a déclaré que les pays en développement rejettent l'objectif des pays développés de "conclure un autre instrument juridiquement contraignant qui rassemblera les obligations des pays développés sous le protocole de Kyoto et les actions similaires des pays en développement".
"Cela révoquera le principe de responsabilités communes mais différenciées et de responsabilité historique sous la convention en imposant ces obligations également aux pays en développement sous le couvert d'une 'vision partagée' ", a expliqué M. Ibrahim, en référence à la Convention-cadre des Nations Unies sur le changement climatique (CCNUCC).
En vertu du protocole de Kyoto, adopté en 1997, les pays développés se sont engagés à réduire leurs émissions de 5% en moyenne par rapport à leurs niveaux de 1990 entre 2008 et 2012. Les pays développés ont subi des pressions pour s'engager à atteindre des objectifs ambitieux afin de réduire les émissions et d'augmenter les financements destinés aux pays en développement dans ce domaine après 2012.
Le G-77 et la Chine ont également critiqué les pays développés pour leur tentative de "décliner leur responsabilité" en se déchargeant du changement climatique sur les pays en développement.
Il y a "un immense fossé dans la direction des pays développés en ce qui concerne la modification de leurs tendances dans les émissions anthropiques (dû à la présence de l'homme, NDLR)" comme le demande la CCNUCC, a-t-il affirmé.
"Au contraire, les pays en développement sont aujourd'hui appelés à prendre la tête dans la réduction des émissions alors que les pays développés augmentent sans interruption leurs émissions et donc occupent sans discontinu l'espace climatique mondial", a-t-il souligné.
Le groupe africain a insisté sur la mise en oeuvre complète du protocole de Kyoto comme le seul traité contraignant de la CCNUCC.
"La Convention ne devra jamais être ébranlée. Le protocole de Kyoto doit se poursuivre et continuer à servir comme instrument principal et le plus important pour la Convention", a affirmé le groupe africain lors de l'ouverture de la conférence de Copenhague.
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