Les études et l'activisme pendant plus d'un an en France accentuent la résolution de Zhou Enlai dans sa lutte pour la cause communiste. Dans une lettre adressée aux membres de la Société d'Éveil de Tianjin, il indique : « Nous devons croire au principe du communisme et aux deux principes de la révolution de classe et de la dictature du prolétariat, mais les moyens pour les pratiquer doivent s'adapter au temps ». Il souligne l'importance de « maintenir sa croyance fidèle dans le communisme et lutter fermement pour cette cause ». En 1922, il adhère au Parti communiste chinois. En juin et août de cette année-là, la Cellule générale en Europe de la Ligue de la jeunesse socialiste de Chine (qui fut appelée le Parti communiste des adolescents chinois en Europe) et la Cellule générale en Europe du Parti communiste chinois sont fondées. Zhou Enlai fait partie de l'équipe dirigeante. Plus tôt dans l'année, il s'est rendu en Allemagne. En février 1923, il rentre à Paris pour se consacrer à la ligue du Parti.
Après la fondation de la nouvelle Chine, Zhou Enlai, désormais Premier ministre très occupé, n'oublie jamais sa vie en France et l'amitié qu'il a nouée avec le peuple français. « Le ministre des Affaires étrangères et maréchal Chen Yi et moi avons étudié et travaillé en France il y a quarante ans. L'enthousiaste peuple français nous a vivement impressionnés. Je voudrais profiter de cette occasion pour adresser mes salutations au peuple français », déclare avec émotion Zhou Enlai lors d'une rencontre avec des journalistes français en 1963.
Le peuple français est aussi plein de respect pour Zhou Enlai, une figure légendaire. En 1979, un monument à sa mémoire devant l'hôtel Godefroy est solennellement inauguré par le gouvernement français et la mairie de Paris. En haut de ce monument en marbre à stries vert foncé suspendu sur la façade de l'hôtel est incrusté un buste en cuivre suivi de l'inscription « Zhou Enlai, (1898-1976), a vécu ici entre 1922 à 1924 durant son séjour en France ». Au-dessus du nom transcrit sont gravés les trois caractères 周恩来, calligraphiés personnellement par Deng Xiaoping.
Le président français d'alors, Valéry Giscard d'Estaing, et Jacques Chirac, maire de Paris, ont prononcé des discours. Les deux dirigeants français ont évoqué sa vie, ses études et son amitié pour la France, loué avec poésie les exploits révolutionnaires de sa vie. « À cet homme qui n'a jamais voulu dresser de monument à sa gloire, nous souhaitons exprimer nos salutations à l'endroit où il a commencé sa carrière de lutte et où son amitié avec la France est née », a dit Valéry Giscard d'Estaing. Jacques Chirac a affirmé que tous les Parisiens et tous les Français gardent le souvenir de Zhou Enlai. « C'est à la mémoire d'un ami français ». L'inauguration du monument marque la volonté de transmettre cette mémoire de génération en génération dans le peuple français, selon M. Chirac.
Traduction d'un article en chinois rédigé par Shen Xiaoquan, maître de recherches au Centre d'étude des problèmes mondiaux de l'agence Xinhua.
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