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China.org.cn : Pourrez-vous décrire ce que devraient être les relations entre les humains et les animaux en une phrase ?
Jacques Perrin : Les relations c'est une acceptation de l'autre. Cela existe chez les animaux. Il y a une chose qui est étrange. Si vous mettez un animal sauvage dans un champ à côté d'un animal domestique. L'animal sauvage ne s'enfuira pas ; mais faites entrer un être humain et tous les animaux s'enfuient. Donc c'est entré dans les gènes : maintenant tous les animaux savent qu'il faut craindre l'homme. C'est comme les loups, on dit aux enfants de faire attention aux loups, alors que c'est l'inverse, il faudrait dire aux loups de faire attention aux hommes, car eux, ils sont très méchants.
China.org.cn : Pouvez-vous nous parler un peu de vos expériences avec la Chine ? Quand avez-vous mis le pied en Chine pour la première fois ?
Jacques Perrin : La première fois c'était pour accompagner un film, Le Peuple migrateur. On a été surpris et heureux, mais c'est vrai que c'est un type de film qui a la chance de marcher dans le monde entier. Qu'on soit Chinois, Argentin ou Français, on est tous sensibles à ce qui se passe autour de nous, à la santé et la vie de la planète. On s'est aperçu que dans ce territoire bien lointain de chez nous, qui a des traditions complètement différentes, on avait finalement la même philosophie de vie et que tout le monde a besoin de protéger cette splendeur que sont la nature et les animaux.
China.org.cn : Avez-vous prêté attention aux problèmes environnementaux de la Chine ? Ces deux dernières années, les productions sino-françaises sont de plus en plus populaires. Avez-vous des projets de ce genre ?
Jacques Perrin : J'aimerais bien et je pense que j'en aurai. Je sais que de part et d'autres il y a des envies et des projets qui commencent à être caressés. Il y a eu Jean-Jacques Annaud qui a fait Le Totem du loup. C'est une bonne expérience, il faut qu'il y en ait beaucoup plus. Mais il faut aussi que tout ça se libéralise. Ce sera un bonheur de mieux connaître les autres et le cinéma est un moyen de communication formidable.
China.org.cn : Et concernant la question environnementale en Chine ?
Jacques Perrin : Je pense que la Chine a encore beaucoup de travail à faire. Mais c'est déjà bien car aujourd'hui à Pékin on respire, on voit le ciel. Nous aussi, en Europe, on a des villes polluées. Mais, comme je le disais tout à l'heure, la COP21 vient d'être signée par la Chine et les Etats-Unis, donc ça montre qu'il y a une volonté officielle. On verra si ça entre en pratique dans les faits. Des réunions internationales, il y en a eu depuis vingt ans, et ça n'a rien donné. Mais comme on arrive au bout de l'impasse, qu'il y a un mur devant nous, il faut arrêter cette pollution, redonner de la santé aux terres avec une agriculture raisonnable et non à outrance. Il faut faire des choses raisonnables. C'est difficile de dire à 100 000 ou un million d'individus d'être raisonnables, à qui on s'adresse ? Il y a une pédagogie qui est difficile à faire, mais le cinéma d'une toute petite partie s'y intéresse.
Source:french.china.org.cn |