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Jacques Perrin : avant de défendre la Terre il faut la comprendre (vidéo)

French.china.org.cn | Mis à jour le 28. 09. 2017 | Mots clés : Jacques Perrin,défendre,la Terre ,comprendre

Jacques Perrin et Jacques Cluzaud

China.org.cn : En plus, contrairement à la majorité des documentaires, votre film met les humains en retrait. Ce sont les animaux qui sont les protagonistes. Pourquoi avez-vous choisi ce mode de présentation ?

Jacques Perrin : Parce qu'on ne parle que de nous, on fait des films sur nous. Et si on parle des animaux, ce ne sont que des éléments de décors. Dans la situation, il y a une action et puis il y a un petit chien, un petit chat, un oiseau qui passe. Moi je veux que ça soit au premier plan, car ce sont des êtres vivants à part entière et tout aussi bien que nous. Pourquoi fait-on cette distinction et diminution du genre quand on parle des animaux ? On va faire une chose, on va continuer à vivre juste entre nous, sans animaux, et vous allez voir comme on s'ennuie, comme c'est tragique et comme on voudra qu'ils reviennent. Alors tant qu'il sont là et qu'on a encore la chance de les préserver, faisons en sorte qu'ils vivent encore mieux, pour qu'il y en ait un peu plus. Dans certains pays, en France notamment, il y a des animaux qui ont complètement disparu et c'est tragique. Il y a un garçon qui travaillait avec nous, qui s'appelait Francis Roux et qui disait : « rien ne serait plus inhumain qu'un monde où il n'y aurait que des êtres humains ».

China.org.cn : Dans votre film on retrouve souvent des moments incroyables, des moments décisifs. Comment avez-vous pu capturer ces moments précieux à l'écran et aviez-vous déjà prévu ces scénarios avant de filmer ou est-ce un hasard ?

Jacques Perrin : Non, on l'espère. Vous savez, un film, ce n'est pas un scénario, c'est un guide. Donc on prépare les animaux et on filme, mais on ne pense jamais qu'on va faire ce qu'on a écrit, pas du tout. Car on crée la situation et ensuite on amène les animaux sur les lieux et ils sont libres (ils ne sont pas sauvages) et ils s'amusent. Et ils n'ont pas peur de nous, donc ils continuent à vivre complètement naturellement et c'est ce que l'on souhaite. Les animaux ont beaucoup plus de facilité à vivre libres que nous. Nous on est complètement conditionnés.

China.org.cn : Dans le tournage du film Les Saisons, y a-t-il un moment qui vous particulièrement marqué ?

Jacques Perrin : Oui, c'est quand on a préparé la scène des loups avec les chevaux. On a mis les loups d'un côté et les chevaux de l'autre, dans des enclos. Puis on a rapproché les enclos. Et il y a eu une acceptation de l'autre, ils se reniflaient, se sentaient. Puis on a ouvert les portes et là, on s'est dit « c'est pas possible, on va être obligés de tourner d'abord avec les loups, puis avec les chevaux ». Mais on a ouvert et ils ont commencé à cavaler, et ça donne une impression de scène de prédation sauvage, alors que c'était une scène de jeu.

China.org.cn : Du Peuple migrateur à Océans et Les Saisons, il semble que votre vision est de plus en plus large et intègre la notion du temps. De plus, on remarque une tendance à montrer de plus en plus de scènes d'interaction entre les humains et les animaux. Quel est le processus psychologique lié à cette évolution ?

Jacques Perrin : Dans les films que je fais avec Jacques Cluzaud, c'est un retour complet à ce qui nous manque : un respect profond pour l'animal. Un animal c'est pas fait pour être un animal de compagnie, c'est pas fait pour être à nos côtés ; c'est fait pour qu'on ouvre les barrières de nos mégapoles, de nos villes, et qu'on se rende compte que c'est formidable d'aller auprès de la nature, des grands arbres. A l'intérieur des villes, si on le voulait et qu'on les laissait libres, les animaux reviendraient. On a simplement cette constante de choisir un mode de vie qui n'est pas le meilleur, on pourrait l'améliorer.

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Source:french.china.org.cn

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