Yémen : les Etats-Unis ont lancé 29 nouvelles frappes aériennes et le chef des Houthis menace de représailles
L'armée américaine a lancé samedi matin 29 frappes aériennes sur des cibles houthies dans le nord du Yémen, tandis que Mohammed Ali al-Houthi, chef du Comité révolutionnaire houthi, a promis de représailles.
Selon la chaîne de télévision Al-Masirah, dirigée par les Houthis, les raids américains menés avant l'aube ont touché plusieurs sites dans et autour de la capitale Sanaa, ainsi que dans les provinces de Saada et d'Al-Jawf. Aucune victime n'a encore été signalée, le groupe Houthi ne divulguant que rarement ses pertes.
Ces nouvelles frappes aériennes font suite à une série d'attaques meurtrières menées par les Etats-Unis dans la nuit de jeudi, qui avaient visé et détruit le port pétrolier de Ras Issa, contrôlé par les Houthis, ainsi que des réservoirs en béton stockant du carburant importé. Selon les dernières informations fournies par les autorités sanitaires gérées par les Houthis tôt samedi, au moins 80 personnes ont été tuées et 150 autres blessées.
De nombreux blessés se trouvaient dans un état critique et le bilan devrait encore s'alourdir. Parmi les victimes figurent des travailleurs portuaires et cinq ambulanciers, qui ont été tués lors d'une deuxième vague de frappes aériennes alors qu'ils arrivaient à bord d'ambulances pour porter secours aux blessés.
Il s'agit du raid américain le plus meurtrier depuis que Washington a repris ses frappes aériennes contre des cibles houthies à la mi-mars de 2025. La destruction du port de Ras Issa, situé juste au nord-ouest de la ville portuaire de Hodeïda sur la mer Rouge, est un coup sévère porté aux Houthis, alors que celui-ci constitue une source vitale de carburant pour les zones qu'ils contrôlent.
L'attaque américaine a suscité une condamnation générale de la part de l'Iran et de diverses organisations de défense des droits de l'homme. Le groupe Houthi a également émis une condamnation ferme, s'engageant à riposter si les frappes aériennes se poursuivent.
Selon Mohammed Ali al-Houthi, figure de premier plan au sein du groupe et cité par la chaîne de télévision Al-Masirah : "Nous n'aurons pas de ligne rouge. Tout intérêt américain au Moyen-Orient, lorsque le moment est venu, nous le frapperons et le bombarderons. Nous ne resterons pas les bras croisés". Il faisait référence à des cibles liées aux Etats-Unis dans la région, notamment des champs pétroliers dans le Golfe, des voies de navigation, des porte-avions et des navires de guerre américains en mer Rouge et en mer d'Arabie.
Le Commandement central des Etats-Unis a déclaré dans un communiqué publié jeudi sur le réseau social X qu'il avait frappé et détruit Ras Issa "pour éliminer cette source de carburant" et "dégrader la source économique du pouvoir" des Houthis.
Cette escalade intervient après que l'administration du président américain Donald Trump a désigné le groupe Houthi comme une "organisation terroriste étrangère" le 4 mars. Cette opération fait suite à une série d'attaques menées par les Houthis contre Israël et des navires commerciaux en mer Rouge et en mer d'Arabie, qui ont commencé peu après le début du conflit israélo-palestinien à Gaza à la fin de 2023.