L'Afrique du Sud dévoile des stratégies de diversification pour contrer les droits de douane américains
Ronald Lamola, le ministre sud-africain des Relations internationales et de la Coopération, a réitéré les préoccupations de Pretoria au sujet des droits de douane nouvellement imposés par les Etats-Unis, dévoilant un plan stratégique pour diversifier les marchés d'exportation du pays.
Mercredi, le président américain Donald Trump a annoncé un ensemble de droits de douane généralisés, notamment des droits de 31% sur les importations sud-africaines, à compter du 9 avril.
Lors d'une conférence de presse conjointe à Johannesburg avec Parks Tau, le ministre du Commerce, de l'Industrie et de la Concurrence, M. Lamola a décrit ces droits comme "un obstacle au commerce et à la prospérité partagée".
"Ces mesures tarifaires radicales affecteront plusieurs secteurs de notre économie, notamment l'industrie automobile, l'agriculture, les aliments et les boissons transformés, les produits chimiques, les métaux et d'autres segments de fabrication, avec des implications sur l'emploi et la croissance", a noté le ministre, ajoutant que les droits de douane "ont effectivement annulé la préférence dont jouissent les pays d'Afrique subsaharienne en vertu de la Loi sur la croissance et l'opportunité de l'Afrique (Africa Growth and Opportunity Act, AGOA)".
M. Lamola a annoncé que l'Afrique du Sud prendra des mesures de grande envergure pour répondre aux nouveaux droits. La plus importante d'entre elles consistera à diversifier les destinations d'exportation de l'Afrique du Sud pour freiner la dépendance à un seul marché.
"Les efforts s'intensifieront pour diversifier les destinations d'exportation, ciblant les marchés en Afrique, ainsi qu'en Asie, en Europe, au Moyen-Orient et aux Amériques", a-t-il précisé.
Selon le ministre, la stratégie complète visant à atténuer l'impact économique des droits de douane nouvellement imposés comprend également la négociation d'accords commerciaux favorables avec les Etats-Unis, tout en s'appuyant sur la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) pour stimuler le commerce intra-africain, en accordant la priorité à la fabrication de haute valeur pour réduire l'exposition aux droits de douane, en stimulant la croissance intérieure et en forgeant des alliances mondiales.
Répondant à une question sur la diversification des marchés commerciaux, M. Tau a révélé que le gouvernement sud-africain "a commencé depuis longtemps le processus de diversification".
Il a également souligné l'importance de la transparence dans les calculs tarifaires, en utilisant les normes de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) et le mécanisme des nations les plus favorisées.
"Nous plaidons pour une réforme de l'OMC et pouvoir nous assurer qu'elle est en mesure de s'adapter à la réalité actuelle, mais garantir également que nous sommes capables de renforcer un système multilatéral de commerce et de transparence à tous les niveaux", a-t-il ajouté.
Les deux ministres ont aussi souligné le besoin de clarté de la part de l'administration américaine sur la façon dont elle est arrivée au chiffre des droits.
