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Opposition générale contre les « droits de douane réciproques » annoncés par les Etats-Unis
En dépit d’une opposition généralisée, le président américain Donald Trump a invoqué une « urgence nationale » et annoncé mercredi une politique tarifaire « réciproque » de grande ampleur, fixant des droits de douane de base de 10 % sur tous les produits importés, avec des droits plus élevés pour plusieurs pays. De nombreux pays, dont le Canada et l’Union européenne, avaient exprimé leur vive opposition avant même l’annonce de ces droits de douane de grande ampleur.
Le Premier ministre canadien Mark Carney, s’exprimant mercredi depuis la Colline du Parlement, a déclaré que le Canada agirait « avec détermination et force » pour contrer les nouveaux droits de douane américains, selon la chaîne canadienne CBC News.
La Première ministre italienne Giorgia Meloni est la première cheffe de gouvernement de l’UE à avoir réagi aux mesures tarifaires de M. Trump, les qualifiant d’« erronées et ne servant l’intérêt d’aucune des parties »: « Nous ferons tout notre possible pour travailler sur un accord avec les Etats-Unis dans le but d’éviter une guerre commerciale qui affaiblirait inévitablement l’Occident au profit d’autres acteurs mondiaux », a fait savoir Mme Meloni, qui a jusqu’à présent entretenu des relations amicales avec Donald Trump, dans un message publié sur Facebook.
L’Europe a « un plan solide » pour riposter « si nécessaire » contre les Etats-Unis en réponse à l’augmentation des droits de douane de Donald Trump, a de son côté laissé entendre mardi Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne.
Pour Radhika Desai, professeur au Département d’études politiques de l’Université du Manitoba au Canada, ces droits de douane « réciproques » des Etats-Unis sont « tout sauf réciproques ».
Alors que les Etats-Unis visent à « rétablir l’équité dans les relations commerciales américaines et à contrer les accords commerciaux non réciproques » avec ces droits de douane « réciproques », M. Trump a demandé à ses fonctionnaires d’élaborer un plan en vertu duquel les Etats-Unis se considèrent libres d’imposer le niveau de droits de douane qu’ils souhaitent pour toutes sortes de raisons, dont la plupart seraient considérées comme spécieuses au regard du droit commercial international: la « manipulation de la devise », l’imposition de certains impôts indirects, tels que la taxe sur la valeur ajoutée, ou toute question liée à la sécurité, explique-t-elle.
« L’administration américaine s’imagine qu’elle punira ainsi les partenaires commerciaux des Etats-Unis, mais le mal sera concentré à l’intérieur du pays: [ces mesures] vont provoquer de l’inflation, nuire à l’économie américaine et à ses entreprises les plus puissantes et, surtout, affaiblir purement et simplement la position des Etats-Unis en tant qu’acteur international, partenaire commercial fiable et acteur étatique digne de confiance », met-elle en garde.
Dans une note publiée dimanche dernier, la banque d’investissement américaine Goldman Sachs a relevé ses estimations de probabilité d’une récession aux Etats-Unis à 35 %, contre 20 % précédemment.
« Le monde entier se rend compte que les droits de douane américains vont nuire à l’économie américaine, mais qu’ils n’auront pas d’impact significatif sur l’économie chinoise », affirme pour sa part Jeffrey Sachs, un professeur de l’Université de Columbia, ajoutant que les entreprises veulent faire partie du marché chinois et de la chaîne d’approvisionnement chinoise.
Après avoir imposé le 4 février des droits de douane supplémentaires de 10 % sur les importations chinoises, les Etats-Unis avaient instauré une nouvelle augmentation des droits de 10 % sur la Chine, à compter du 4 mars. La Chine avait réagi vigoureusement en annonçant une série de contre-mesures, notamment en imposant des droits de douane supplémentaires de 10 à 15 % sur les produits agricoles américains dès le 10 mars.
Source:french.china.org.cn | ![]() |
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