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La Chine et la France vont travailler ensemble pour relever les défis mondiaux
La Chine et la France ont publié le 27 mars une déclaration conjointe sur le changement climatique pour marquer le 10e anniversaire de l'Accord de Paris, réaffirmant leur engagement constant à faire progresser le multilatéralisme et à approfondir leur coopération pour relever des défis mondiaux urgents. Publiée après des entretiens à Beijing entre Wang Yi, le ministre chinois des Affaires étrangères, et Jean-Noël Barrot, le ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères, la déclaration a souligné la nécessité de « proposer des solutions appropriées aux défis majeurs de l'époque dans un cadre multilatéral ».
Selon les analystes, cette déclaration conjointe témoigne d’un niveau d'engagement plus fort entre la Chine et l'Europe pour relever les principaux défis mondiaux et s'opposer aux initiatives protectionnistes.
La visite de deux jours de M. Barrot, qui a commencé le 27 mars, constitue son premier voyage en Chine depuis son entrée en fonction en tant que ministre français des Affaires étrangères ainsi que la deuxième rencontre entre les deux ministres en moins de deux mois. Le 28, il doit se rendre à Shanghai pour des réunions avec des responsables et des chefs d'entreprise locaux.
De son côté, le Premier ministre Li Qiang a souligné le 27 mars lors d'une réunion séparée avec le chef de la diplomatie française la nécessité pour les deux pays de renforcer leur communication et leur coopération, afin d'injecter une plus grande stabilité et davantage de certitude dans le développement bilatéral et mondial. Pour sa part, M. Barrot a affirmé que la France s'oppose aux guerres commerciales et est prête à travailler avec la Chine pour maintenir le multilatéralisme et relever conjointement des défis mondiaux tels que le changement climatique.
Lors d'une conférence de presse conjointe avec M. Barrot, M. Wang a confirmé le soutien de la Chine à l’organisation par la France des commémorations du 10e anniversaire de l'Accord de Paris, ajoutant que la Chine enverra une délégation de haut niveau à la Conférence des Nations Unies sur l'océan, qui aura lieu en juin à Nice.
Dans le même temps, les deux ministres ont exprimé leur volonté de soutenir le multilatéralisme contre l’unilatéralisme, de favoriser le dialogue et la coopération pour s’opposer à la confrontation de blocs et rechercher les avantages mutuels pour prévenir le découplage et les perturbations de la chaîne d'approvisionnement.
La Chine et la France, en tant que membres fondateurs des Nations Unies et membres permanents de son Conseil de sécurité, sont considérées par les responsables et les analystes comme ayant la responsabilité d'illustrer le leadership de grands pays, de renforcer leur coordination stratégique et de maintenir la paix et la stabilité mondiales.
Selon M. Wang, les deux nations doivent aussi améliorer leur coordination stratégique, se soutenir mutuellement sur les initiatives multilatérales clés l’une de l’autre et lutter pour un système de gouvernance mondiale plus juste et plus équitable, pour empêcher un retour à la « loi de la jungle ».
Le chef de la diplomatie chinoise a également souligné la pertinence durable de « l'esprit Chine-France» caractérisé par l'indépendance, la compréhension mutuelle, la prévoyance, le bénéfice mutuel et la coopération gagnant-gagnant, non seulement pour les deux pays mais aussi pour le monde dans son ensemble, définissant l'indépendance comme le fait de s'élever au-dessus des divisions idéologiques et géopolitiques, de résister aux pressions externes et à l'hégémonie et de favoriser les relations d'État à État basées sur l'égalité et le respect mutuel, en conformité avec la charte des Nations Unies.
M. Wang a en outre appelé à abandonner la pensée à somme nulle, à rejeter la notion de rivaux systémiques et à adopter la coopération ouverte et le libre-échange pour favoriser la paix par le développement.
M. Barrot a quant à lui assuré que la France considère la Chine comme un partenaire clé, maintient fermement la politique d’une seule Chine et soutient le libre-échange.
Lors de leurs discussions, les deux ministres sont convenus d’organiser trois dialogues de haut niveau sur la stratégie, l'économie et la finance, et de favoriser les échanges de personnes à personnes cette année. Ils se sont aussi engagés à approfondir la coopération dans des secteurs traditionnels tels que l'agriculture et l'énergie nucléaire, tout en explorant de nouvelles opportunités dans des domaines émergents comme l'intelligence artificielle et l'économie numérique.
Saluant la récente augmentation des investissements des entreprises françaises en Chine, M. Wang a exprimé l'espoir que la France pourra assurer un environnement commercial juste, transparent et prévisible pour les entreprises chinoises, ajoutant que, alors que cette année marque le 50e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre la Chine et l'Union européenne, la coopération entre Beijing et Bruxelles l'emporte de loin sur la concurrence tandis que les intérêts partagés dépassent les différences, créant une base solide pour des progrès ultérieurs.
En réponse, M. Barrot a souligné que la France soutient le dialogue entre l'Union européenne et la Chine pour négocier et résoudre les différences commerciales.
Selon Cui Hongjian, directeur du Centre pour les études sur l'Union européenne et le développement régional à l’Université des études étrangères de Beijing, les défis auxquels sont confrontés le multilatéralisme et les incertitudes croissantes dans le paysage international depuis le début de cette année ont accru l'importance des relations sino-françaises et sino-européennes.
Il estime en outre que la Chine et l'Union européenne devraient travailler ensemble pour maintenir le multilatéralisme, renforcer la confiance mutuelle et trouver un consensus sur les questions régionales et internationales clés.
Selon M. Cui, « l’Union européenne doit faire un pas vers la Chine », ajoutant que « en matière de questions commerciales et économiques, elle doit approcher la concurrence de manière constructive plutôt que de recourir au protectionnisme unilatéral, ce qui ne ferait qu'approfondir la méfiance et entraver la coopération dans d'autres domaines ».
Source:french.china.org.cn | ![]() |
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