FDC : les chefs d'entreprise du monde entier dénoncent les droits de douane des Etats-Unis

Lors de l'édition 2025 du Forum sur le développement de la Chine (FDC) qui a débuté dimanche, les droits de douane et le protectionnisme commercial ont été au premier plan, de nombreux participants − décideurs politiques, chefs d'entreprise internationaux et membres d'universités et d'organisations internationales − soulignant que l'augmentation des barrières pourrait alimenter l'inflation et freiner la croissance.

Ces derniers jours, le gouvernement américain a lancé une nouvelle vague de droits de douane touchant le monde entier. Le secrétaire au Trésor, Scott Bessent, aurait annoncé qu'un « numéro tarifaire réciproque » serait donné aux partenaires commerciaux des Etats-Unis le 2 avril.

Dans ce contexte, de nombreux chefs d'entreprise du monde entier ont fait part de leurs préoccupations vis-à-vis des mesures commerciales et tarifaires protectionnistes américaines.

« Les droits de douane sont inflationnistes et potentiellement récessionnistes. Ils représentent un défi à court terme. Le plus grand problème pour nos clients est qu'ils créent de l'incertitude et du risque, ce qui met les entreprises dans une situation inconfortable. Celles-ci retardent donc leurs décisions d'investissement et d'embauche », a expliqué dimanche Martin Sorrell, le fondateur et président exécutif de la société londonienne S4 Capital, lors du FDC. Celui-ci a fait remarquer que la principale question était de savoir si les droits de douane supplémentaires imposés par les Etats-Unis le seraient à long terme ou à court terme.

Michele Geraci, ancien Sous-secrétaire d'Etat au ministère italien du Développement économique, affirme que les droits de douane ne contribueront guère à résoudre les problèmes économiques des Etats-Unis : « Avec le temps, le président américain comprendra que les politiques de Washington nuisent en réalité à l'économie américaine plus qu'à celle des autres pays », a-t-il souligné.

« Le développement économique et social mondial est actuellement confronté à de nombreux défis. Le protectionnisme et les fluctuations politiques de certains pays occidentaux ont exacerbé les risques géopolitiques et la fragmentation économique », notait dimanche Paul Chan Mo-po, le secrétaire financier de la Région administrative spéciale de Hong Kong, qui participe au FDC et interviendra lors d'un symposium.

Malgré l'impact de la montée du protectionnisme, l'engagement inébranlable de la Chine en faveur de l'ouverture continuera à apporter de la stabilité dans l'économie mondiale, estime Gao Lingyun, un expert de l'Académie des sciences sociales de Chine (ASSC). Selon lui, cette ouverture permet d'atténuer les effets négatifs du protectionnisme commercial, qui sévit dans les différentes régions.

Alors que le marché mondial est confronté à des menaces tarifaires et à un protectionnisme croissant, tandis que la Chine s'est engagée à poursuivre son ouverture, les représentants des entreprises présents au FDC ont souligné leur engagement envers la Chine et promis de poursuivre leurs investissements.

Ola Källenius, le président du conseil d'administration du groupe Mercedes-Benz, a souligné que, face aux incertitudes du marché mondial, les politiques d'ouverture du gouvernement chinois étaient particulièrement importantes et que Mercedes-Benz continuerait à accroître ses investissements en Chine. Précédemment, l'entreprise avait annoncé qu'elle travaillerait en étroite collaboration avec ses partenaires chinois, le total de ses investissements prévus dans le pays dépassant les 14 milliards de yuans (1,8 milliard d'euros).

Samedi, le vice-Premier ministre chinois He Lifeng, également membre du Bureau politique du Comité central du Parti communiste chinois, a rencontré le sénateur américain Steve Daines à Beijing. Il a fait savoir que la Chine s'opposait fermement à la politisation, à la militarisation et à l'instrumentalisation des questions économiques et commerciales, mais qu'elle était disposée à engager un dialogue franc avec les Etats-Unis sur la base du respect mutuel, de l'égalité et des avantages réciproques.

Evoquant les nombreux intérêts communs et le large espace de coopération entre la Chine et les Etats-Unis, il a déclaré que les deux parties pouvaient devenir des partenaires et des amis pour parvenir à un succès mutuel et à une prospérité commune bénéfiques aux deux pays et au reste du monde.