Le Dalai Lama devrait se rendre en visite sur l'île de
Taiwan. La partie continentale de
Chine a bien sûr fait savoir sa très ferme opposition à sa venue. Le Bureau des Affaires de
Taïwan du Conseil des Affaires d'Etat de la partie continentale de Chine indique que "le Dalaï Lama n'est pas une figure purement religieuse" et que "sous prétexte de la religion, il s'est depuis longtemps engagé sur la voie d'activités séparatistes". Quant à la presse taïwanaise, elle donne son explication de l'autorisation délivrée par Ma Ying-jeou.
Le bureau de Ma Ying-jeou tente de minimiser la signification de la venue du Dalai Lama dans l'île. Il a annoncé que la visite était basée sur des "considérations humanitaires et religieuses, qui ne devaient pas porter préjudice aux relations transdétroit". Pourtant, en décembre dernier, le même bureau avait publié un communiqué ; il indiquait que le temps n'était pas propice à la venue du plus haut dignitaire religieux du bouddhisme tibétain.
Sept bourgmestres et magistrats issus du parti Démocratique Progressiste dans l'opposion ont pris l'initiative d'inviter le Dalai Lama. D'après les analystes, cette invitation servirait avant tout des fins politiques dirigées à l'encontre du Kuomintang au pouvoir.
Selon un observateur d'un institut d'étude politique de Taipei, l'autorisation de visite délivrée par Ma Ying-jeou est une décision calculée. Elle lui assurerait davantage de voix dans le Sud de l'île lors des élections locales à venir. D'après l'analyste, le Kuomintang irait à la défaite si le dirigeant de Taiwan ne donnait pas son accord.
Le Taiwan United Daily News a commandé une enquête et découvert que depuis que le typhon Morakot a balayé l'île, la cote de popularité de Ma Ying-jeou était tombée à 29%. Elle était de 66% lorsqu'il était devenu Président en mai 2008.