Envoyer [A A]

La broderie, une peinture à l’aiguille

French.china.org.cn | Mis à jour le 15. 08. 2017 | Mots clés : broderie,Chine,peinture à l’aiguille

par Lisa Carducci

Les vieilles grands-mères italiennes travaillaient souvent à l’aiguille en causant à l’ombre d’un arbre. Pour ma part, j’étais plus habile aux aiguilles à tricoter qu’à la broderie, mais j’ai toujours admiré les réalisations délicates des autres femmes.

En Chine, j’ai commencé dès les années 1990 à me procurer des vêtements brodés par de jeunes campagnardes; on les vendait comme pièces de collection, presque des antiquités, mais moi, je les portais au grand étonnement de tous.Une jupe que j’aimais bien devint ce coussin à la fin de ses jours.

La première fois que je suis allée au Zhejiang, en 1993, mon étudiant Ying Yuanma m’a présenté diverses familles de son village, et dans chaque maison je voyais des merveilles de broderie. En retour de mes compliments, on me faisait cadeau de tissus que j’utiliserais ensuite pour couvrir la bouilloire, le téléviseur ou la machine à laver. Mon admiration pour la finesse du travail est demeurée la même jusqu’à aujourd’hui, et je pense chaque jour à ces jeunes brodeuses. Le Zhejiang est aussi célèbre pour ses parasols à armature en rotin ou en bambou recouverte de coton fin brodé à l’aiguille ou crocheté.

 

Un jour de 2006, alors que je faisais repeindre mon appartement, une ouvrière a couvert le sol de « vieux tissus », disait-elle, dont celui-ci :

 

C’était un menlian ou rideau de porte, qu’elle avait brodé pour son mariage; elle n’en voulait plus car il portait une brulure de cigarette. Je l’ai vite remplacé par des chiffons sans valeur et l’ai précieusement conservé.

Une autre forme de cet art est la broderie sur soie, à deux faces. On encadre la pièce entre deux vitres et l’ouvrage devient un précieux objet décoratif.


 


 

Dans les provinces sud-orientales, j’ai vu effectuer des broderies à partir de cheveux humains, un travail délicat de toute beauté ! Comme il s’agit de cheveux naturels et non teints, la gamme du blanc au noir en passant par les blonds, roux, châtains limite les sujets à des chatons ou des tigres, à quelques autres animaux et à certains paysages.

Les femmes kirghizes du Xinjiang m’ont fait cadeau de divers carrés de broderie de la grandeur d’une serviette de table ou d’un mouchoir, mais qui sont simplement des objets d’artisanat sans usage précis. Ils sont en tissu synthétique, et leur bordure faite de minuscules perles de verre leur confère une certaine lourdeur qui les maintient en place. Je m’en sers pour couvrir la corbeille à pain, par exemple.

Voici, dans un marché de Kashgar, quelques broderies effectuées par les femmes ouighoures, sans parler des bonnets que portent les hommes musulmans et qui sont souvent confectionnés à la main.

 

Dans la région du Sanjiang, les brodeuses d’ethnie dongs’adonnent aux travaux à l’aiguille toute la journée, au marché, en attendant les clients. Cet art faire partie de leur vie. Sur la photo, on voit deux femmes âgées confectionner des boules brodées dont nous avons parlé précédemment.


Ce que j’ai trouvé de plus élégant dans la région est cette veste brodée or sur noir.J’ai su la négocier avantageusement, et depuis une vingtaine d’années je l’ai fièrement portée au patelin en Italie, et autour du monde. On la regarde avec envie…

   
 

Ainsi, dans le passé, j’ai souvent acheté des pièces brodées au marché de Panjiayuan, à Beijing. Par exemple, ces deux ouvragesdes Miao sont devenus respectivement un sac à main et un porte-lettres. J’aime bien joindre l’utile à l’agréable.

Voici un détail agrandi de ce travail complexe.

Suivez China.org.cn sur Twitter et Facebook pour rejoindre la conversation.
Source: french.china.org.cn

Réagir à cet article

Votre commentaire
Pseudonyme
Anonyme
Les dernières réactions (0)

Les articles les plus lus