Pendant plus d'un millier d'années, la ville de Dunhuang, située sur l'ancienne route de la soie, fut jadis l'un des plus grands carrefours entre l'Orient et l'Occident. Ce passé unique se manifeste aujourd'hui à nouveau dans la ville qui accueille un nombre croissant d'explorateurs de la route de la soie attirés par son patrimoine culturel d'importance mondiale.

Dunhuang fut ainsi baptisée il y a 2000 ans, sous la dynastie Han. L'empereur Han Wudi avait envoyé des représentants diplomatiques en Asie Centrale, permettant ainsi l'essor du commerce le long de ce qui allait devenir la route de la soie. Le nouveau nom donné à la ville oasis, qui signifie littéralement « tour de guet flamboyante », représentait le changement de statut de la colonie, qui s'éleva au rang de ville de garnison impériale.

Cette dernière offrait un lieu de repos idéal pour les commerçants, qui se préparaient pour (ou récupéraient après) le tronçon le plus difficile de l'ancienne route commerciale. Son emplacement sur les rives de la rivière Dang, qui nourrit les dernières terres fertiles avant les grands désert du bassin du Tarim, la transforma rapidement en une ville commerçante animée, et Dunhuang devint le lieu d'introduction des inventions et concepts étrangers en Chine.

Les pèlerinages modernes à Dunhuang sont en grande partie motivés par les trésors artistiques sans pareil que recèlent les grottes de Mogao. Ce fut au cinquième siècle que des moines errants commencèrent à sculpter des grottes sur la falaise bordant un fleuve. Les grottes, qui se voulaient à l'origine lieux de prière, ont finalement été témoin du travail d'une multitude d'artistes anonymes pendant un millier d'années. Ce sont ces sites classés au patrimoine de l'UNESCO, les grottes des mille Bouddhas de l'Ouest, celles de Yulin et, plus connues, les grottes de Mogao, qui ont permis l'émergence de Dunhuang comme destination touristique d'envergure internationale.

Les visiteurs peuvent aussi se promener sur les vestiges de ce qui fut la frontière de l'empire Han il y a 2000 ans. Les Han, comme la plupart des grandes dynasties de l'histoire de Chine, s'efforçaient de protéger leur empire des hordes de pilleurs venus des « territoires de l'ouest » (Xiyu en chinois), comme était alors désigné le monde situé par-delà la frontière occidentale de l'empire. La Grande Muraille d'origine, dont la construction avait commencé sous le règne de l'empereur Qin Shi Huangdi, fut prolongée jusqu'à Dunhuang. Des passes telles que la porte de jade (Yuguan) et la porte du soleil (Yangguan) ont été les premières postes frontaliers établis et leurs noms ont contribué à l'inspiration romantique de plusieurs siècles de poésie chinoise. Les vestiges de la Grande Muraille des Han, qui comprennent 20 tours de guet, un grenier militaire et un bureau de douane, ont survécu à la sécheresse climatique et sont aujourd'hui une attraction touristique majeure de la région.

Si son patrimoine historique ne suffit pas à vous donner envie de venir visiter Dunhuang, sachez que le désert qui l'entoure réserve bien d'autres surprises aux voyageurs. Quelles que soient vos envies : calme au milieu des mystérieuses formations rocheuses du Parc national géologique de Yadan, randonnée à dos de chameau dans les dunes du mont Mingsha, ou encore dégustation de vin dans le village oasis de la Vallée des vignes (Putao Gou), vous serez surpris par la diversité d'environnements. En outre, on peut dire sans exagérer que la beauté surréaliste des paysages de la région et l'art sublime qu'ils ont inspiré sont indissociables : ils se sont mutuellement créés. Et c'est la combinaison de la géographie et du patrimoine qui font de cette ancienne terre frontalière un lieu unique et spécial à visiter, un de ces lieux que l'on doit voir de ses propres yeux pour que l'expérience soit authentique.