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Escalier vers le paradis

French.china.org.cn | Mis à jour le 18. 12. 2015 | Mots clés : Escalier vers le paradis

Ce film documentaire sur l'Himalaya est sorti récemment dans les salles obscures. C'est l'aboutissement d'un projet immense que nous raconte le réalisateur. Le 16 octobre est la date de la première du documentaire Himalaya : escalier vers le paradis. Le premier film qui vous fait vivre tout le processus de l'ascension du mont Everest par le versant nord. Le réalisateur Xiao Han y travaille depuis 2011. Il a dépensé 13 millions de yuans pour tourner ce film de 80 minutes, dans lequel le spectateur passe des images stupéfiantes des sommets enneigés à l'histoires d'un moine, d'un temple et d'un groupe d'alpinistes. Des images rares et marquantes. Le nom du documentaire fait allusion aux « escaliers célestes », ces marches peintes en blanc sur les falaises du plateau Qinghai-Tibet. Selon la légende tibétaine, elles permettent aux âmes de rejoindre le paradis.

Quatre ans, une œuvre

Xiao Han est professeur agrégé au département de l'art audiovisuel et animateur de l'Institut des sciences humaines de l'Université des technologies du Zhejiang. Il est aussi animateur de radio et de télé, et scénariste à ses moments perdus.

Voici 5 ans, il menait une vie tranquille, mais il trouvait qu'elle manquait de piment. En 2010, il s'est lancé dans le tournage d'un documentaire sur Lijiang, ville touristique dans le Yunnan. Un coup d'essai qui fut un coup de maître : avec plus de 6 millions de spectateurs, son documentaire s'est taillé un franc succès. Le réalisateur s'est alors mis en quête d'un sujet plus intéressant.

Voici quatre ans, il avait entendu parler de l'histoire du temple Shangrongbu situé sur le versant nord de l'Everest. Le temple sur le « toit du monde », habité par un unique moine, Agu Sangjie, dont le fils est guide d'ascension diplômé. Le fils avait demandé au professeur Lei Jianjun de l'université de Tsinghua un livre de soutra qu'il souhaitait apporter à son père dans son monastère du mont Everest.

Cette école d'alpinisme est l'un des rares établissements formant les guides à l'ascension de l'Himalaya. Les jeunes tibétains doivent recevoir une formation de quatre ans pour devenir guides qualifiés. Lorsque Lei Jianjun a raconté cette histoire à Xiao Han, celui-ci en fut très ému. Guide de haute montagne, c'est l'un des métiers les plus dangereux : au fil de l'escalade, il n'est pas rare que de guide, ils deviennent « cannes », puis même « porteurs » des touristes qu'ils emmènent vers le sommet. Parfois ils doivent déplacer des cadavres de grimpeurs restés là. Et ils risquent leur vie à chaque ascension. C'est cet esprit de dévouement des guides, leur foi, qui ont touché Xiao Han. Pour lui, ces guides sont des gens ordinaires à la poursuite de l'extraordinaire. Amis des lieux élevés, ils créent des histoires fantastiques. « Ils méritent qu'on les connaisse mieux. » Xiao Han et Lei Jianjun ont décidé de faire de ces histoires un documentaire.

« C'est leur monde intérieur que nous voulions montrer. Dans ce contexte, les personnages, leur destin, leurs choix, leurs préoccupations, leurs excitations et leur rêve nous ont fourni la matière du film », affirme Xiao Han.

Xiao Han s'est montré très circonspect au début. Il a commencé par consacrer une année entière à enquêter pour planifier son projet. « Nous pensions qu'un million de yuans suffirait pour tourner ce film. Mais en quatre ans de tournage, notre budget a dépassé 13 millions de yuans. Des imprévus qu'il a fallu gérer en cours de route », se souvient Xiao Han.

« Mais c'est le film qui nous a poussé en avant. Impossible de l'abandonner. Le sujet nous a fournit notre énergie, il nous a permis de tenir », ajoute-t-il.

Quatre ans plus tard, le film était réalisé.

L'ascension de l'Everest la caméra à l'épaule

Dans le camp de base situé à 5 200 m d'altitude, l'équipe de tournage a subi des épreuves inimaginables. Les rayons ultraviolets ont tanné le visage des guides. Lorsqu'ils rient, ces adolescents, enfants de pasteurs, ressemblent à des Tibétains ordinaires. Mais Xiao Han sait qu'au moment critique, il pourra compter sur eux.

Xiao Han souhaite filmer le plus possible les paysages incroyables de l'Himalaya. « À partir du camp de base, très peu de gens sont capables de poursuivre l'ascension. C'est pourquoi je voulais montrer au public des images prises au départ de cet endroit. »

Les difficultés se sont multipliées pendant le tournage. Par exemple, ils ont dû trouver une méthode pour réchauffer les piles dans ces conditions glaciales. Un autre défi a été de transporter les tonnes de matériel de tournage jusqu'au sommet... Sans compter mille autres problèmes quotidiens. Un travail immense.

Le plus insurmontable, c'est le mal des montagnes. Pour tourner les images des guides, l'équipe de tournage a passé deux mois au camp de base. L'assistant de Xiao Han a été atteint d'un œdème pulmonaire. Tous les autres membres de l'équipe ont souffert à des degrés divers de troubles de l'altitude. « Un jour qu'il était prévu de filmer le ciel, le photographe est monté à plus de 7 000 mètres, portant les équipements sur son dos. Soudain, il a dévissé et il est tombé, heureusement sans blessures graves. » Tous ces défis se traduisent par des dépenses supplémentaires. Les millions de yuans s'écoulent comme un torrent de montagne... « À un moment j'ai même pensé à vendre mon appartement. » Mais personne ne voulait baisser les bras : notre projet était comme l'ascension du mont Everest ; s'arrêter, renoncer, c'était la mort de notre entreprise », poursuit Xiao Han.

« Notre photographe s'est fait alpiniste. Avant l'Everest, ses seules « ascensions » étaient les Collines Parfumées, dans la banlieue de Beijing. Il a perdu 10 kg dans cette histoire. »

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Source: french.china.org.cn

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