Envoyer [A A]

Le Transmongolien, un voyage de Beijing à Moscou

French.china.org.cn | Mis à jour le 04. 06. 2015 | Mots clés : Beijing,Oulan Bator,Moscou,train

A la gare ferroviaire de Beijing, tous les mercredis midi, un train arrêté tranquillement sur le quai passe inaperçu. Si l'on ne fait pas attention, il peut sembler identique aux trains voisins, même la couleur verte des voitures donne à penser qu'il s'agit simplement d'un train lent qui parcourt une distance courte. Ce n'est que lorsque l'on voit les passagers de toutes les couleurs et l'emblème national de la Chine imprimé en fer sur les voitures que l'on s'aperçoit qu'il est différent des autres. L'emblème surplombe des directions simples, en noir et blanc, mais c'est bien cette mention qui surprend : Beijing – Oulan Bator – Moscou. A 11 h 22, il se met en route avec ponctualité.

La plus longue ligne ferroviaire de passagers de Chine

Pour traverser en train un pays aussi immense que la Chine du sud au nord, on en a au moins pour vingt à trente heures. De Beijing à Moscou à bord du train K3, le trajet dure 130 heures, traverse la Mongolie, Sibérie et cinq fuseaux horaires vers l'ouest, avant d'apercevoir enfin l'élégance slave de la gare de Moscou. On a alors parcouru 7826 km, l'équivalent d'un cinquième de la Terre au niveau de l'équateur. Chaque mercredi matin, le K3 arrive sur le quai de la gare de Beijing à l'heure, et les passagers de différents pays et de différentes langues se pressent devant le train. En raison de l'excitation qu'on ressent lorsque l'on peut prendre ce train, de nombreux passagers n'attendent pas d'avoir montré leur billet aux contrôleurs placés devant les portes des voitures qu'ils saisissent déjà leur appareil photo et s'arrêtent sur le quai pour immortaliser la scène, qui se produit toutes les semaines depuis 55 ans.

Yang Jiguang, un Pékinois âgé de 47 ans, est le conducteur du K3. Après l'obtention de son diplôme de russe lorsqu'il avait 23 ans, il a commencé à travailler pour la ligne de chemin de fer qui relie Beijing et Moscou. Bien qu'il effectue ce trajet depuis 24 ans, dès qu'il mentionne son travail, il garde son fort enthousiasme pour sa ligne difficile, sur laquelle un aller-retour prend 13 jours. Lorsqu'il rentre à Beijing, il a 10 jours de repos avant de repartir ; en un an, il réalise l'équivalent de plusieurs tours autour de la Terre, mais rien ne saurait entamer sa fierté de conduire « le premier train de la Chine ». Lorsqu'on lui demande s'il ne préfèrerait pas faire une ligne intérieure plus facile, il n'a pas besoin d'y réfléchir un instant. « Je veux prendre ma retraite ici », annonce-t-il.

Une ligne de l'Asie à l'Europe

En rejoignant par le rail Beijing et Moscou, cette voie ferrée permet de faire la navette entre l'une des plus grandes villes d'Asie et l'une des plus grandes villes d'Europe. Passer plusieurs jours dans le train est assez pour rendre fou un homme d'affaires constamment occupé, mais pour ceux qui aiment voyager, ce train constitue vraiment le meilleur choix : en délaissant la vitesse de l'avion, on profite de l'itinéraire dans un calme parfait.

Les voyageurs du monde entier accordent une place de choix à ce train. Au départ de Beijing, il passe par Zhangjiakou et Jining, avant de se diriger à Erenhot à la frontière sino-mongole, où il doit changer de roues. En effet, l'écart entre les rails est différent en Chine et en Mongolie et en Russie. Sur les chemins de fer chinois, les rails standard sont espacés de 1435 mm, tandis que la Mongolie et la Russie utilisent des voies ferrées plus larges, de 1524 mm. Après Erenhot, on entre en Mongolie, où l'on se dirige vers la capitale Oulan-Bator avant d'arriver à la frontière russe à Sukhbaatar. Il ne reste alors que les arrêts en Russie à Oulan-Oude, Irkoutsk, Novossibirsk, Ekaterinbourg, Kirov et quelques autres villes, avant d'atteindre enfin Moscou. Le paysage change du tout au tout, des majestueux monts Taihang aux vastes steppes de la Mongolie, au lac Baïkal, le plus profond lac d'eau douce du monde, aux denses forêts de la Sibérie occidentale, en traversant la ligne de démarcation des continents asiatique et européen dans la chaîne montagneuse de l'Oural et la Volga, fleuve mère de la Russie. Dans le train, un vieil homme originaire de l'Oregon, Willard Miller, regarde, détendu, les paysages qui défilent avec sa tasse de café et son livre à côté de lui. Ce voyageur de 85 ans explique lentement en anglais qu'il veut traverser le monde entier.

Au matin, après le remplacement des roues, le train quitte lentement la gare d'Erenhot. L'équipage continue à travailler, pendant que les passagers s'assoupissent, en rêvant peut-être de leur destination lointaine, Moscou.

Suivez China.org.cn sur Twitter et Facebook pour rejoindre la conversation.
1   2   3   4   5   Suivant  


Source: french.china.org.cn

Réagir à cet article

Votre commentaire
Pseudonyme
Anonyme
Les dernières réactions (0)

Les articles les plus lus