Le premier train à grande vitesse exploité dans la région autonome ouïgoure du Xinjiang, dans le nord-ouest de la Chine, est devenu opérationnel hier, réduisant le temps de voyage entre la capitale régionale Urumqi et la ville orientale de Hami de moitié, à trois heures.

La ligne de 530 km, avec une vitesse prévue de plus de 200 km/h, fait partie de la desserte de chemin de fer à grande vitesse de 1 776 km dite « Lanxin » reliant Urumqi à Lanzhou, capitale de la province du Gansu, dans le nord-ouest, qui sera mise en service d'ici la fin de l'année.

Le chemin de fer traverse une vaste étendue du désert de Gobi et des zones venteuses. Il sera en outre relié au réseau ferroviaire à grande vitesse chinois en pleine expansion, ce qui lui permettra de jouer un rôle clé dans l'initiative de la Ceinture économique de la Route de la soie, proposée par la Chine et visant à renforcer la coopération avec les pays d'Asie centrale et de l'Ouest.

Le bureau des chemins de fer du Xinjiang a déclaré qu'un chemin de fer à grande vitesse reliant Lanzhou et Beijing est en cours de construction et devrait être achevé en 2017. Il permettra de réduire le temps de voyage entre Urumqi et la capitale de 41 heures à 16.

Le Xinjiang se trouve dans la zone centrale de la Ceinture économique de la Route de la Soie.

Le comité de gestion du port de Horgos, à la frontière entre la Chine et le Kazakhstan, a déclaré que le chemin de fer permettra de renforcer la circulation des personnes, des biens et des capitaux et contribuera à améliorer la réputation internationale du port.

La ligne d'origine « Lanxin » a une capacité d'environ 75 millions de tonnes par an, ce qui est bien en deçà de la demande croissante en fret et en passagers.

La nouvelle ligne, cependant, va multiplier les capacités de transport de la région en permettant le déplacement de davantage de passagers et en consacrant l'ancienne ligne au fret. Les responsables estiment ainsi que 150 millions de tonnes de marchandises seront expédiées via la ligne d'origine « Lanxin » chaque année.

Le centre de promotion des investissements à Kashgar, la nouvelle zone économique spéciale de la Chine, estime que l'augmentation du volume de fret sera un énorme coup de pouce pour le commerce d'importation et d'exportation du Xinjiang et attirera davantage d'investisseurs étrangers et nationaux.

Selon la branche énergie du Groupe Shenhua dans le Xinjiang, les expéditions vers l'est du pays de l'abondant charbon de la région devraient également devenir moins chères et plus efficaces, ce qui permettra de renforcer la position du Xinjiang en tant que passage terrestre clé pour la sécurité énergétique nationale.

En outre, les villes situées le long de la nouvelle ligne dans le Xinjiang possèdent de riches ressources touristiques.

« Il faudra seulement 40 minutes pour les touristes qui débarquent à Urumqi pour aller à Turpan en train à grande vitesse, et nous attendons à une augmentation de 30% des trois millions d'arrivées actuelles de touristes par an », a dit Chen Shuguo, directeur du bureau du tourisme à Turpan.

He Weigang, vice-directeur de l'école du Parti communiste d'Urumqi, estime pour sa part que des moyens de transports pratiques et efficaces sont devenus une condition préalable décisive pour que le Xinjiang devienne une tête de pont pour la ceinture économique de la Route de la Soie.

« Ce train à grande vitesse, en reliant le Xinjiang avec le reste de la Chine et les pays d'Eurasie, jouera un rôle important dans le développement régional et l'intégration économique d'une manière plus générale », a-t-il ajouté.