Lisa Carducci
Paysage époustouflant de l'autoroute (Photo de Lisa Carducci)
Après le déjeuner, qu'on prend ici vers 14 h, on m'a demandé si j'aimais les « paysages ». Comment refuser ? Au Xinjiang, ils sont d'une ineffable beauté et d'une incomparable variété. Nous nous sommes donc mis en route pour le lac Sayram dans le département autonome mongol de Bortala, à deux heures de route au nord-est de Korgas. Sur notre trajet, les merveilleux panoramas se succédaient sans interruption. Des conifères serrés les uns contre les autres montaient droit dans le ciel. Les plus grands devaient atteindre la hauteur d'un bâtiment de trois étages. Ici, une chute d'eau tout à fait verticale ; là, une pente de montagne plantée de muriers. J'étais fort intriguée par la construction d'une autoroute entre le ravin de Guozi (ou « des Pommiers », arbres qui abondent dans la vallée) et le lac Sayram, une autoroute surélevée qui atteindra 210 mètres au plus haut point. Que de ciment ! pensais-je, est-ce vraiment nécessaire ? Le lendemain j'ai eu la réponse à cette question non posée : la route actuelle est extrêmement dangereuse. Parfois inondée, parfois enneigée, elle devient une piste impraticable ou fatalement glissante. La nouvelle route en hauteur contournera ces deux problèmes majeurs.
Enfin apparut le lac Sayram, à 2 071 mètres d'altitude. Là haut, l'eau reflète l'azur du ciel, et les monts enneigés composent la scène de fond. Si l'on se tient face au lac, les pieds dans l'eau, on peut encore jouir d'un paysage naturel. Mais dès qu'on se retourne vers la berge, on assiste à une foire permanente qui attire les touristes : promenade à dos de chameau ou en charrette tirée par une chèvre, sites de photo souvenir contre paiement, étals de boissons fraîches et de quelques produits locaux, et même une vache énorme et quelques poules qui se promènent en liberté.
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