Lisa Carducci

Un voyage dans la région autonome ouïgoure du Xinjiang commence nécessairement par le chef-lieu de la région, Urumqi. Cette ville marque le centre du continent asiatique, et ce centre exact se trouve dans le village de Baojiacaozi du canton de Yongfeng, à environ 30 km au sud-ouest de la ville.

Urumqi reste encore à développer. Depuis ma première visite en 1993 et ma seconde en 2005, le transport s'est passablement développé ; les voies aériennes et terrestres se rendent maintenant au cœur des pays frontaliers. Les télécommunications sont généralisées et faciles ; le téléphone mobile et même l'internet sans fil ne m'ont jamais fait défaut pendant mon séjour. Par ailleurs, on voit souvent des pasteurs au milieu de leurs moutons et des fermiers conduisant un tracteur avec un cellulaire à l'oreille – une image qui fait sourire.

À Urumqi comme partout au Xinjiang, tous les groupes ethniques jouissent des mêmes droits. Le niveau d'enseignement est élevé. Chaque année, 1 500 élèves de niveau secondaire sont choisis pour aller poursuivre leurs études à l'intérieur du pays. Les grandes religions, islam en tête, sont présentes et coexistent dans l'harmonie.

Une des ressources naturelles principales de Urumqi est l'énergie solaire et éolienne. Il est impressionnant de voir des centaines d'éoliennes à Dabancheng, en plein désert, un endroit où le vent est toujours présent. Sans doute est-ce le vent qui a emporté « les filles de Dabanchang » de la célèbre chanson de Wang Luobin, car je n'en ai vue aucune.

Partout où je suis allée, c'est-à-dire dans les villes, départements, préfectures, districts, cantons et villages du Xinjiang, le soleil m'accompagnait. Il faut dire qu'on était en juillet et août. Comme l'air est sans pollution, les rayons ardents de l'astre du jour n'ont pu que renforcer ma ressemblance avec la population locale : même les Ouïgours me croient toujours une des leurs et s'adressent à moi dans leur langue.