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Mes fêtes chinoises 6 : La fête de la Mi-Automne et la Fête nationale chinoise, deux fêtes qui se superposent cette année

French.china.org.cn | Mis à jour le 27. 09. 2020 | Mots clés : fête de la Mi-Automne,Fête nationale

par Lisa Carducci

La grande fête appelée Zhongqiujie (中秋节), nom chinois de la fête de la Mi-Automne, a été promue au rang de jour férié national en 2008. Cette année, elle tombera la 1er octobre, soit le même jour que la Fête nationale de la Chine, une autre importante célébration soulignée par un congé d’une semaine. Ainsi, en incluant le weekend, tous les travailleurs en Chine bénéficieront de huit jours de congés consécutifs ! La prochaine fois que ce phénomène de superposition se produira sera seulement en 2036, lorsque la fête de la Mi-Automne tombera le 4 octobre. C’est encore un peu tôt pour réserver un voyage de noces ou des vacances au Panama, n’est-ce pas ?

Autrefois, les Chinois passaient les fêtes dans leur famille. Les gares étaient envahies par des foules de voyageurs, puis la ville devenait déserte!

Avec l’avènement de la voiture privée, ce fut le tour des autoroutes d’être envahies, et pas essentiellement pour retourner chez les parents. De plus en plus, les Chinois voyagent pendant les jours fériés. Parfois, ils emmènent leurs parents sur la côte sud de la Chine passer quelques jours à la mer; ou bien, ils les font venir dans la ville qu’ils habitent et les emmènent visiter les musées, les sites historiques. Pendant ce temps, la population urbaine se déplace hors des grands centres et un grand nombre de personnes profitent des congés pour même se rendre à l’étranger.

Or, cette année sera particulière, car la Fête nationale et la fête de la Mi-Automne se superposent. Pour ma part, pas question de célébrer, car je me trouve confinée au Canada depuis février à cause de la pandémie de COVID-19. Je m’inquiète beaucoup pour le peuple chinois, car ce maudit virus n’est pas mort : il demeure caché et attend l’occasion de ressurgir. Au Québec où je me trouve, avec le déconfinement des commerces et la rentrée scolaire, on enregistre beaucoup de nouveaux cas. 

Je ne pouvais pas attendre le 15e jour du 8e mois du calendrier lunaire pour photographier la Lune, cet article devant paraitre avant. Alors je vous présente la pleine lune du mois dernier vue de mon balcon à Montréal.


Moi qui adore les « gâteaux de lune », je ne pourrai me régaler cette année. À moins que j’en trouve dans le quartier chinois de Montréal; j’irai certainement visiter les magasins. Qu’y a-t-il dans ces petits gâteaux ? Eh bien, de la pâte de châtaigne, des graines, et de la purée de fruits secs, en particulier de haricots rouges (ceux de Beijing). Ailleurs, ils peuvent contenir du porc, ou du poulet, de la noix de coco, des fleurs de cannelier (ou osmanthe), du miel... Les plus luxueux contiennent un jaune d’œuf salé, quelle merveille ! En surface apparaissent des caractères auspicieux imprimés dans la pâte.

La nuit du 15e jour du 8e mois lunaire est une nuit de pleine lune, et l’on dit que la lune est cette nuit-là la plus ronde et la plus lumineuse de l’année. Certains avancent également qu’elle représente un symbole de l’unité familiale, d’où les nombreux rassemblements. Pendant les 29 années que j’ai passées en Chine, je recevais une boite de gâteaux de lune de la part de mes employeurs, de mes éditeurs, et même de mes amis qui me refilaient ceux que leur famille avait reçus car, disaient-ils, « personne ne les aime chez nous ». C’était donc une bonne occasion pour moi de satisfaire mes gouts. Mes préférés demeurent ceux qui sont farcis de pâte de fruits et de noix, arachides ou amandes. J’ai constaté que la plupart des « étrangers » qui les goutent pour la première fois leur trouvent un gout « spécial » et n’en redemandent pas.

Depuis le 18e Congrès du Comité central du Parti communiste chinois (PCC), une des premières mesures adoptées par Xi Jinping a été d’interdire le gaspillage : le surplus des repas au restaurant devait être emporté à la maison. Et les gâteaux de lune devaient se passer de ces emballages de luxe qui coutaient bien plus cher que les gâteaux eux-mêmes et finissaient à la poubelle. Alors, on n’allait pas donner à quelqu’un six ou huit petits gâteaux dans un sac plastique ! Ce qui a fait qu’on a totalement (ou presque) abandonné la tradition d’offrir des gâteaux de lune, et moi, d’en consommer.

À l’époque des jolies boites, j’habitais un grand logement à Beijing, où je jouissais de beaucoup d’espace de rangement. J’empilais donc les jolies boites dans des armoires, et de temps à autre j’en sortais une pour y mettre des photos, ou mon matériel de couture, ou même des documents. Et quand la quantité des boites dépassait mes besoins, je les empilais et allais les porter à Lao Bai, qui vivait du recyclage des bouteilles, du papier, du métal. Mais sur mon parcours entre mon bâtiment et l’entrée de notre quartier résidentiel, je croisais toujours des voisins qui me demandaient : « Vous les jetez, ces boites ? Pourrais-je en avoir une ? ». Rien ne me faisait davantage plaisir ! Ces boites allaient connaitre une seconde vie ! Une façon de minimiser le gaspillage.

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Source:french.china.org.cn