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Mes fêtes chinoises 2 : la fête du Printemps hier et aujourd'hui

French.china.org.cn | Mis à jour le 24. 01. 2020 | Mots clés : Mes fêtes chinoises,fête du Printemps

par Lisa Carducci

Chunjie signifie littéralement « Printemps » et « fête ». Cette année, c’est le 25 janvier que l’on passera du Cochon au Rat. Je viens de vérifier ma liste de dates du Chunjie depuis 1900 à cette année : celle survenue le plus tôt était le 21 janvier, en 1966. Cette nouvelle année lunaire sera donc l’une de celles étant survenues le plus tôt. Pourquoi la date change-t-elle ? Parce qu’on se base sur la première nouvelle lune de l’année.

Il faut porter attention – je parle surtout pour les non-Chinois qui s’intéressent au zodiaque – à l’année, non pas seulement à la date, pour connaître son « animal » chinois ou signe astrologique chinois. Mes petites-filles jumelles sont nées un 7 février, sous le signe du Cheval. Leur père aussi, un 7 février, mais sous un signe différent. Car les signes varient en fonction de l’année, pas de la date. Vous me suivez ?

Combien j’étais heureuse et honorée, au début de 1992, quand un de mes étudiants m’a invitée à aller passer le Chunjie dans sa famille, à Xianju, dans le sud du Zhejiang ! Ainsi, je gouterais à la fête tout en apprenant les rites, les activités et les mets qui s’y rattachent.

Si je me souviens bien, il fallait plus de 13 heures de route dans un vieux bus grinçant entre Hangzhou, la capitale provinciale, et le village. Aujourd’hui, une superbe autoroute nous y mène en 2h30.

C’était une famille nombreuse : trois garçons, trois filles et sept petits-enfants ! Les enfants, presque tous mariés et parents, étaient venus avec leur progéniture chez leurs vieux parents, comme ce fut longtemps la tradition. Au premier repas, plus de vingt mets (les Chinois diraient vingt plats) se pressaient sur la table. Tous les types de viande auxquels je pouvais penser répondaient à l’appel ! 

Dans cette famille paysanne, il n’y avait pas d’eau courante. Je me souviens encore du premier soir où je me suis brossé les dents avec un verre d’eau à la main, dehors, sous un ciel profond parsemé de milliers d’étoiles ! On était à la campagne ; pas d’usines, pas de lourd transport routier ; le ciel ne connaissait pas la pollution.

Le premier jour de l’année, pour rendre hommage aux ancêtres, on dépose sur l’autel familial, à la maison, des gâteaux, des fruits, des aliments salés et d’autres sucrés, et de l’alcool ; on brûle de l’encens et on allume des bougies rouges. Mais on ne sort pas. Je me souviens que j’avais bien hâte d’aller explorer les environs…

Ce jour venu, mon étudiant me fit part d’une coutume locale : dans chaque foyer que nous visiterions, je me verrais offrir un bol contenant du riz, des fruits, et un œuf poché dans un bouillon très sucré. Il faudrait que je consomme le tout. Une portion, ça va, mais deux, trois, quatre ? Le jeune homme me suggéra donc de ne pas prendre de petit déjeuner, et il fit de même. Je serais donc en mesure de consommer le bol traditionnel à la première visite. Mais pour les suivantes, dès que les hôtes ne regarderaient pas, il « m’aiderait » en avalant le tout à ma place.

Une chose qui a bien changé dans la célébration du Chunjie, c’est que, avec le développement économique rapide, les jeunes parents qui travaillent dans les grandes villes n’ont plus le temps (ou l’intérêt) d’aller s’enfermer pendant deux semaines dans une maison de campagne, à manger et manger et prendre du poids. Ils ont donc commencé, il y a quelques années, à déléguer leurs enfants chargés de cadeaux auprès des grands-parents, tandis qu’ils resteront à Beijing ou Shanghai pour offrir des banquets de reconnaissance à leurs clients et collaborateurs. Parfois, ils profitent de cette période pour voyager au pays ou à l’étranger, et certains inviteront leurs parents à sortir de leur village pour voir du pays.

Un autre changement marquant est l’interdiction progressive de pétards et de feux d’artifice à Beijing. Moi qui les attendais le cœur battant chaque année, j’ai bien été obligée d’en faire mon deuil. Mais cette décision est basée sur la logique : si on veut un environnement sain et un avenir « vert », il faut bien se prêter aux mesures anti-pollution, de l’air autant que de la terre, qui avale tous nos déchets ! 

Pour terminer sur une note amusante : le sort des hongbao-- ces enveloppes rouges dans lesquelles on donnait de l’argent aux enfants en cadeau – est arrêté : au musée ! Maintenant, tout le monde est passé à l’argent électronique, sauf quelques résistants dont moi-même. Cette année, je vais me servir des enveloppes rouges pour donner des bijoux à mes amies. La vie m’a comblée, je suis âgée, je redonne maintenant.

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Source:french.china.org.cn