Hangzhou – la – toute – belle

Lisa Carducci

Depuis 27 ans que je vis en Chine, j’ai souvent parlé de Hangzhou. J’y suis allée une bonne quinzaine de fois. Le Congrès international des sinologues auquel je participais du 22 au 28 juillet, a commencé à Beijing pour se terminer à Hangzhou.

Après avoir fait nos devoirs – soit présenté notre point de vue sur un aspect lié au thème 一带一路 (Une ceinture, une route), un sujet bien d’actualité, c’étaient presque des « vacances » qui commençaient pour nous à Hangzhou.

Tout d’abord, j’ai trouvé l’aéroport modernisé et ses installations améliorées depuis ma dernière visite en 2014. De plus, l’anglais risible des affiches que je m’amusais à photographier dans le passé, me semble avoir disparu. Je n’ai pas poussé mon examen, mais ce que j’ai vu était en anglais correct.

Nous étions logés au New Hotel, au bord du lac de l’Ouest. Cette construction magistrale, avec ses armoires, commodes, fauteuils en bois massif brun foncé, remonte à 1913. Elle a été le premier hôtel de Hangzhou, et pour nous le rappeler, un homme en tenue d’époque accueille les visiteurs et se prête à la photo. Les planchers des chambres sont en bois franc, eux aussi brun foncé. Les lits sont si immenses que six personnes pourraient y coucher côte à côte (de droite à gauche)! Les lourdes tentures, et des lampes à l’abat-jour brodé, contrastent avec les installations sanitaires modernes qui ont ceci de particulier: chacune (toilette, douche, lavabo, baignoire) se trouve isolée dans son cubicule de verre translucide. Bref, c’est à la fois une aventure et un dépaysement que de passer quelques jours au Xinxin Hotel. On se croirait à la Belle époque, et pourtant l’internet dessert chaque chambre.

Les repas, tant le buffet du petit déjeuner que le banquet de bienvenue offert conjointement par le Ministère de la Culture et du Tourisme de Chine et l’Académie des Sciences sociales – se sont avérés une expérience savante haute en couleurs. Chaque repas renchérissait sur le précédent: une compétition d’ingéniosité, aurait-on dit. La photo présente une des multiples entrées du banquet.

Le lendemain de notre arrivée à Hangzhou, nous partions en trois wagonnettes pour Anji, à deux heures de route. Anji est connue pour son thé blanc principalement. Nous avons visité deux villages, dont Yucun. Après avoir été un fournisseur de pierre et de ciment (et de pollution), le village, dépourvu de son unique ressource se trouvait en très mauvaise position lorsque le président Xi Jinping lui-même s’y rendit pour proposer une solution écologique: Lü shan qing shui, c’est-à-dire en faire un lieu de montagnes vertes et d’eaux claires. Mis à la tâche, les travailleurs réalisèrent courageusement le plan, et aujourd’hui, 280 foyers l’habitent fièrement, soit 1050 personnes, et chaque ménage affiche un revenu moyen de 41378 yuans. Ce n’est qu’un des miracles économiques issus de la lutte pour abolir la pauvreté en Chine.