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La sculpture sur liège, sur os, sur racine

French.china.org.cn | Mis à jour le 21. 03. 2018 | Mots clés : La sculpture sur liège, sur os, sur racine

                                                                                                                                                   par Lisa Carducci


Un des objets d’artisanat les plus délicats que j’aie vu est ce cadre ovale en bois noir. Lui-même sculpté dans un bois quelconque, verni noir, ce cadre comporte deux vitres entre lesquelles on peut admirer de l’un et l’autre côté un délicat paysage de liège.

La Chine n’est pas le berceau ni le paradis du chêne à liège, mais son territoire est si vaste qu’il permet à des plantes de tous les climats et latitudes de s’y retrouver. On remarque ici une pagode dressée au sommet d’un rocher. Au-dessus s’avance l’énorme branche d’un pin de montagne, et d’autres plantes poussent autour de la pagode. Plus bas, dans le vide qui représente l’eau, deux oiseaux aquatiques prennent leurs aises. Ils sont aussi en liège, mais peints.

Le liège étant une matière facile à découper, on peut en faire des motifs sculptés très délicats et détaillés.

On peut aussi sculpter des objets décoratifs ou utilitaires dans des os d’animaux. Dans la catégorie « os » entre l’ivoire, dont le commerce est aujourd’hui interdit en Chine afin de protéger les éléphants. De toute façon, des fraudeurs faisaient souvent passer de l’os pour de l’ivoire, qu’il s’agît de baguettes, de bijoux, de vases, aussi bien qu’ils faisaient passer du plastique pour de l’os.

Lors de mon premier voyage en Chine, en 1985, j’ai vu un ouvrier en train de sculpter dans une unique défense d’ivoire de plus d’un mètre de long une féérie comprenant une centaine de personnages, tous différents et occupés à des tâches particulières. Il était au travail depuis sept ans, et pensait terminer dans trois ou quatre ans encore.

En ivoire on sculptait, entre autres, la « boule de Canton »; il s’agit de trois, cinq, sept boules ajourées, superposées et mobiles. La boule extérieure est la première réalisée, puis à travers ses jours, on découpe une autre boule ajourée, et une autre encore, jusqu’à sept, neuf ou onze, selon la taille de départ. C’est un ouvrage de patience et de raffinement incommensurables; il faut le voir pour le croire. Depuis l’interdiction de l’exploitation de l’ivoire, je ne sais si ce qui était déjà fabriqué est aussi interdit de vente ou si l’on peut légalement épuiser la marchandise.


Les peignes en os (ou en bois) ne sont pas sujet à l’électricité statique; voilà leur grand avantage. De plus, ils massent le cuir chevelu quand on s’en sert, une autre raison de les préférer.

Malgré la cruauté envers animaux qu’impliquait le travail de l’ivoire, on ne peut nier que des œuvres d’art aient été accomplies.

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Source:french.china.org.cn